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30/11/2014

Poussière

Elle lui fit mordre la poussière. Qu’était-elle, cette furie ?
Pourtant ses cheveux d’or lui donnaient l’air guilleret
Il tenta sa chance, cherchant à l’embrasser à pleine bouche
Sans dire mot elle lui prit le col, le regarda sans haine
Et d’une hanche adroite le fit passer sur sa tête

Souviens-toi, une femme est un roseau de douceur
Pour qui sait l’approcher avec mérite et respect
Elle ne jette pas la poussière aux yeux du monde
Elle se tient droite, implorante et discrète
Et t’entraine dans son sillage odorant et subtil

Tu es poussière et tu retourneras à la poussière
Le vent te chassera de tes lieux habituels
Tu erreras en solitaire autour de tes envies
Paillettes de cristaux, gemmes éblouissantes
Et le temps passera, rafraichissant la nuit

Bien souvent les hommes se réduisent en poussière
D’autre fois ils baisent la poussière de ses pas
Ses pas adorés parce que menus et annonciateurs
De caresses et tendresses tant recherchées la nuit
Quand le vaincu pleure son combat perdu

Mais n’est-ce point ces poussières cosmiques
Qui se formèrent un jour au-dessus de nos têtes
Pour devenir soleil et lune en harmonie
L’une soutenue par l’autre, froidure et brûlure
Grains en devenir, tourbillon d’ivresse cosmique

Elle vole, perceptible dans le rayon du matin
Lorsque les yeux ouverts sur le jour naissant
Tu contemples ton avenir en brillance
Et te prends à rêver, la larme à l’œil
A celle qui souffle sur la poussière de ta vie

© Loup Francart

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