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09/08/2011

Chant orthodoxe grec

 

Ecouter :

http://www.youtube.com/watch?v=FFFS2N_6iA8&feature=re... 

http://www.youtube.com/watch?v=5Z8qfKoUBKY&feature=re...  

 

v     L'évolution à partir du byzantin

Ø     De 1453 à 1600 : Période critique pour le peuple grec, elle est peu propice au développement de la musique religieuse.

Ø     De 1600 à 1830 : Le patrimoine musical de l'église grecque s'enrichit dans les centres musicaux de Constantinople, le Mont Athos, la Crête et les îles Ioniennes. Les chants sont basés sur les formules mélodiques byzantines, mais acquièrent certains éléments turcs.

Ø     De 1830 à nos jours : C'est à partir de cette date qu'apparaissent graduellement des versions harmonisées des chants traditionnels homophones.

 

v     Rapport du texte et de la mélodie

Le chant post-byzantin est étroitement lié aux paroles :

·        phrases mélodiques ascendantes : notions d'élévation, de ciel, de mont ;

·        phrases mélodiques descendantes : abîme, enfer, terre ;

·        modulation chromatique sur les mots exprimant un sentiment douloureux (mort,   damnation, maladie), dans les chants diatoniques ;

·        modulation diatonique dans les chants chromatiques où le texte comprend un mot exprimant la joie ;

·        brefs mélismes sur les mots-clés.

Cependant, le chant reste suffisamment impersonnel pour ne pas tenter de refléter l'émotivité implicitement suggérée par le texte.

 

v     L'harmonisation

On distingue :

·        une harmonisation reprenant l'harmonisation russe ou l'influence italienne : c'est une harmonisation à quatre voix ou les ténors chantent en tierce supérieure de la voix principale ;

·        une harmonisation devenue topique du chant orthodoxe grec : la voix principale est la voix supérieure, la seconde est à la tierce inférieure, la troisième termine l'accord à la basse.

 

v     Un exemple d’adaptation des mélodies grecques

  « Adapter sur les mélodies grecques de la liturgie byzantine une traduction en langue barbare n’est pas une nouveauté imputable à notre temps. Le même processus fut à l’origine du chant liturgique en langue slave dans les églises byzantines de Russie et des pays balkaniques, et le chant monastique de ces églises conserve parfois des mélodies encore très proches du chant grec, dans la mesure où celui-ci n’a pas subi d’altérations depuis le temps de l’évangélisation des salves.
Mais avant que les slaves ne puisent aux sources byzantines, c’et l’Occident lui-même qui, en ses liturgies hispanique, ambrosienne, gallicane et finalement romaine, utilisa les chants liturgiques de l’Orient syro-palestinien et byzantin. Les travaux récents de musicologues tels que Egon Wellesz et Michel Huglo ont montré l’étendue et le cheminement de ces influences, qui ne sont point un héritage de la période de transition (entre 360 et 380) au cours de laquelle l’église de Rome abandonna le grec pour le latin.
L’abbaye de Chevetogne, en Belgique, s’efforce de rendre ces sonorités insolites à nos oreilles, en les adaptant à une polyphonie relativement moderne. Jean Sakellaridis, en se ratachant à la fois à la tradition musicale byzantine et à l’harmonie européenne, a tenté, le premier, de purifier le chant liturgique grec des sonorités, d’ailleurs étrangères à sa nature, qui pouvaient heurter la sensibilité moderne occidentale. Cette rencontre, déjà œcuménique, de Sakellaridis avec l’Occident attendait une réponse, un geste de sympathie, de la part des occidentaux entre vers cet héritage que la Grèce mettait à leur portée. C’est le travail effectué par l’abbaye de Chevetogne et l’adaptation des mélodies grecques aux paroles françaises est chose relativement aisée. » (1) 

Bien sûr, les mélodies grecques, comme les modes byzantins dont elles sont directement issues, contiennent 8 tons aux tonalités et formules mélodiques différentes qui sont connues des chanteurs à tel point que les recueils musicaux ne sont que des aide-mémoires, l’importance étant toujours donnée à la parole plus qu’à la musique. Le chant est avant tout une lecture, expressive et harmonieuse, une déclamation.

L’harmonisation des mélodies grecques se contente  le plus souvent de trois voix maximum, et la mélodie se trouve à la première voix.  Elles peuvent être chantées à trois voix d’homme (ténor, baryton, basse), à deux voix de femme et une voix d’homme (soprano, alto et basse).

 

v     Les caractéristiques du chant orthodoxe grec

Voici les caractéristiques mélodiques et harmoniques du chant grec :

 

 chant orthodoxe grec tons 1 à 4.pdf 

 

Chant orthodoxe grec tons 5 à 8.pdf 

 

 

[1] Monastère de Chevetogne, liturgie byzantine, vêpres et matines, mélodies slaves et grecques, textes français, 1972

 

 

 

 

Commentaires

Le monastère orthodoxe saint Antoine le Grand dans le Vercors, dont l'Abbé est le Père Placide Deseille est une fondation du monastère de Simonos Petra au Mont Athos. On y célèbre tout l'office en français et en chant byzantin athonite traditionnel.Le chant d'église que l'on entend en Grèce est bien sûr byzantin mais empreint, comme indiqué d'influences occidentales.
. A saint Antoine,il ne s’agit pas d'une adaptation comme à Chevetogne mais d'une exécution pure et simple sans ajout ou modification. Les moines ont appris le chant directement au Mont Athos. Je pense qu"il y a au moins un CD en Français sur leur site.
En ce qui concerne les neumes byzantins, la continuité avec le chant juif et syriaque est très marquée à travers les monastères de Palestine et de Syrie. Il s'agit comme le Grégorien, d'authentique musique sacrée avec une fonction de respiration de l’âme,comme plus loin, la psalmodie coranique,le Dikr soufi,sans parler des chants védiques ou de la cantilène chamanique.

Écrit par : Bordelais | 09/08/2011

Bonjour,
à propos de Portal/Terrasson : Portal ne joue pas du basson dans l'extrait dont vous parlez.

Écrit par : Bonnefon | 09/08/2011

Merci de me faire connaître l'existence de ce monastère. Ayant ouvert le site, j'ai vu que le Père Placide Deseille est professeur à l'institut théologique St. Serge de Paris et fondateur de la collection "Spiritualité orientale", publiée par l'abbaye de Bellefontaine, collection dont j'ai lu un certain nombre de livres (en particulier les vies de Silouane et Séraphim de Sarov ainsi que la philocalie).
En fait ces recherches n'avaient pour moi qu'un but, puiser dans les traditions chrétiennes des tons qui pourraient être utilisés pour renouveler notre répertoire de chants français qui s'est considérablemnt apauvri avec l'utilisation de la musique de variété et du chant populaire. C'est ce que j'ai tenté d'expliquer dans les articles sur le chant liturgique (du 01.03.2011) et la musique sacrée (du 29.12.2010) Ceci explique pourquoi je me suis, en particulier, intéressé au chant en français issu d'autres traditions.
L'ensemble de ces réflexions sur le chant religieux et au delà toutes formes de musique sacrée est destiné à la publication d'un recueil les concernant. Peut-être pourriez-vous me conseiller en cela?

Écrit par : Loup | 10/08/2011

C'est très juste et je ne sais pourquoi j'ai parlé de basson.

Écrit par : galavent | 10/08/2011

Les commentaires sont fermés.