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02/03/2013

Promenade montagnarde

J’ai vu les montagnes étirer leur blancheur au réveil des matins, aux veilles des soirs. A l’aube, de grisâtres nuages voilaient leurs cimes endeuillées et se jouaient des lumières accrochées comme des vers luisants sur leurs flancs arrondis et tachés de rousseur. Leur tristesse insolite couvrait les forêts bleutées de larmes transparentes, prisonnières des trames d’araignées oisives.

Les promontoires allégés sentaient au réveil l’encre et le papier-peint, peint de fleurs inconnues et de blanches opuscules. Je riais de voir leur lente paresse à lever leur vieilles têtes vers la lumière des cieux.

Lorsque la nuit étendait son manteau, comme un cavalier sur les flancs de son cheval, la neige bleue riait de ses lèvres gercées sous nos pas malhabiles. Mes bâtons frappaient sa coquille comme les voyageurs sur l’huis des auberges inconnues. Je sentais le silence infini comme on sent l’odeur de l’obscurité. Dans les ravins obscurs, même l’eau suspendait son chemin en de longs filaments, comme les doigts d’une morte de verre et l’on n’entendait plus le mélancolique frémissement des pleurs de ces monstres alanguis. Parfois, les cimes respiraient l’air pur et buvaient les rayons dorés des soleils brûlants, tandis que leurs pieds nus ou nantis de poils verts, flottaient au caniveau des dieux.

Mon âme était naïve, elle avait perdu la perversion des couleurs humaines, le gris de leurs vêtements, le brun des cheveux ébouriffés et le rose de leurs mains avides.

Un jour, je possèderai une montagne. Elle aura les flancs lisses comme ceux d’un enfant et les pieds burinés des sages qui marchent en Inde, nus. Sa barbe verte aura des reflets bleus en regardant le ciel bronzé ; j’y enfouirai les pieds, écartant les orteils, comme dans le sable chaud. J’étirerai mes pas tout au longs de ses rides et caresserai du doigt ses phalanges mauves. Ses yeux bleus serviront de miroir aux étoiles riantes et aux robes des fleurs. Elle sera coquette et futile, aimant ses nombreuses parures, mais gardera la pureté des visages d’enfants.

16/07/2011

Lever de soleil derrière la montagne

 

Derrière la montagne, se cache l’avenir, incertain, trouble certes, mais lumineux, attirant comme les bras d’une femme.

Le reflet laiteux dans l’ombre de la montagne n’est qu’un pâle souvenir du passé qui s’estompe devant un avenir inconnu, mais combien captivant.

 

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Cette toile à l’huile n’emploie qu’une seule couleur, ocre brun très foncé ou ocre rouge jaune très clair, les deux plus ou moins blanchis. L’ocre est en Afrique la couleur de l’initiation. C’est une des plus beaux pigments naturels encore utilisés de nos jours. Elle est inaltérable, ce qui explique la conservation des peintures pariétales. Sa chaleur envoûte, sa couleur charme le regard, sa profondeur entraîne à la rêverie.