19/10/2022
Abandon
Tendu est l’élastique de son souvenir
Chaque matin, il s’enferme dans son personnage
Plus un bruit, plus un mouvement
Le calme plat d’un lac de montagne
Il y rentre précautionneusement
Il emprunte le chemin des odeurs
La pluie qui ne cesse de tomber
Le passant dans la rue noire
La boulangère sur le pas de sa porte
L’eau coule sur le tambour de la route
Elle dévale la pente des années passées
Saute les pavés du caniveau fuyant
Suscite les images des premiers jours
Quand, descendant l’escalier,
il allait chercher le pain du matin
et, sur le chemin du retour
Croquait le crouton chaud
Il devait bientôt en chercher un autre
Pendant que la famille attendait anxieusement
De quoi sera fait l’avenir ? se demandait-il
L’exigence de ces aurores brumeuses
Où le froid descendait dans le dos
Et s’agrippait à vous de ses os fragiles
Lui donnant conscience de son insuffisance
L’avenir a coulé, dévalant la pente
Le lac est là. Il ne voit plus que l’horizon
La fente claire de la surface entre terre et ciel
Il a froid aux pieds et chaud à la tête
Il est étendu sur le pont du navire
Et attend mollement le virage de l’abandon
03:32 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : souvenir, étape, froid | Imprimer