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07/08/2022

La famille

La famille disparait à tes yeux
Elle se contente de monter dans une voiture
De faire quelques signes de la main
De se cacher derrière les vitres de celle-ci
De rire en sous-main en levant le bras

Et puis, en instant, le train démarre
Le paysage file, certains n’attendent rien
Dans la douleur de l’absence qui prend corps
Il est seul face à lui-même sur le quai

Délivré ? Oui et non… Le sait-il ?
Il se voit avec eux, se tassant sur les sièges
Laissant l’inconnu l’envahir progressivement
Bercé par le martèlement des roues
Les yeux dans le vague du manque
Le cœur encore attaché à ceux-là
Qu’ils ont laissé sur le sol fuyant

Délivré ? Bienheureux ? Assoiffé de nouveauté ?
Il ne sait pas encore le mal qui s’insinue 
L’absence ne devient présence
Qu’en coupure instantanée 

Le passage sur les coupures du rail
Lui tient lieu de requiem
Ils sont bien partis
Et rien ne les fera revenir

06/08/2022

Retour

Ils sont là, serrés les uns contre les autres
L’œil en voyage, égarés, fatigués, déconnectés
Plus rien ne les ferait bouger et repartir
Ils attendent, hagards, sans savoir quoi faire

Peu à peu, le temps se remet en route
Petit rire discret, recherche d’un livre déjà ouvert
Les trésors des jours précédents surgissent
Ramenés des lointaines contrées visitées

Cela se réveillent. Émergence de l’arrivée
La plus petite ouvre la bouche, béate
Le frère se moque et la regarde souriant
L’oiseau est passé, l’ange les recale

Ainsi l’arrivée prend son temps
Recalage des époques, saut dans l’inconnu
Franchir le fossé, rattraper les minutes
Et émerger dans ce monde nouveau

Le retour des siens,
Dans le salon
Émeut l’œil
Et fait battre le cœur

05/08/2022

Le retour des âmes errantes

Quel retour ! Les âmes peinent et gémissent
Elles errent depuis des années, des siècles
Elles ne disent rien, n’ont rien qu’elles-mêmes
Et Dieu, dans tout cela, que fait-il ?

Elles arrivent, sans bruit, sans forfanterie
Le regard las, sur terre et dans les airs
On les voit de loin, elles sont ternes :
De la poussière et du sang, rouge

Où sont-elles allées, cet hiver, dans la lande
Elles gardent un air doucereux, alangui
Leurs besaces sont vides et molles
Plus rien ne donne fierté et magnificence 

Elles ont couru comme des folles, extasiées
Le rire aux lèvres, l’œil pétillant
Essoufflées de leur hardiesse, riantes
Quelle est belle la vie de la jeunesse
    
Mais en ont-elles conscience, les petites
L’âme réjouie, le cœur enturbanné
Elles crient de joie, s’époumonent
Et repartent en jacassant. Disparues…

04/08/2022

Rien et Tout

Suite à une panne due à la fibre, j'ai dû interrompre mes propos pendant une semaine. Je reprends en espérance que les lecteurs ne seront pas lassés. Bonne lecture.

 

Qu’es-tu toi qui n’es rien ?

Si tu n’es rien, tu n’es pas
A la question pas de réponse
La question ne peut d’ailleurs pas être posée
Car elle suppose une existence quelque part
L’existence d’un poids de paroles au moins
Qui fait vivre une question inutile
Puisqu’il n’y a rien derrière l’absence de plein

Tiens, qu’est-ce drôle ce plein qui rime avec rien
Mieux même, qui rime avec bien
Le bien va-t-il avec le rien
Ou est-il plein de tout ?

L’inverse est-il vrai ?
Est-il sien ce rien qui vient
 Et qui prend la place du bien
Ah, je n’y comprends rien
S’il n’y a rien, il n’y a qu’un trou
Et ce trou ne peut être le tout
Sinon il n’est rien de rien
Il est plein du tout
Qui fuit vers le bas
Et monte en haut en s’allégeant

Au fond, y a-t-il haut et bas ?
Il n’y a rien de plein 
Parce qu’il n’y a rien de vide

Le mot n’existe pas, d’où sort-il ?
Nous ne sommes qu’un rêve
Qui dure tant que les hommes
Continuerons à se croire vivants !