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16/05/2021

Malaise

Dans le silence de l’âme
Dans l’éternité de l’infini
Flotte le malaise du moi.
Où se tient donc celui-ci ?
Mets-toi devant toi.
Ouvre ton esprit sans pensée.
Tu t’élèves lentement hors de toi
Et contemples sans pitié
L’agitation troublante des idées.
Elles courent d’un bout à l’autre
De leur prison asphyxiante
Sans parvenir à s’enfuir.

Silence, braves gens !

Il s’évanouit lentement
Et se consume à petit feu,
Jusqu’au moment où il n’est plus.
Alors vient la grande escapade,
Dans la liberté totale du vol du rien,
En toute transparence.

15/05/2021

pluie

Pluie, grasse et verte
Mouille mes chausses
Et embrouille mes pensées

Lave mes souvenirs désolants 
Chasse les brins hérissés
De rêves métaphysiques

Où cours-tu ainsi, tendue
Sur tes nuages pleurants 
Des larmes de bonheur ou de peine

Tu sors de ton refuge, élégante
Apparition subtile, sans pareille
Et va vers ton destin voilé

Tu ne sais ce qui t’attend
Tu ne vois que le ciel lourd
Chargé d’imprécations

Soudain s’illumine l’avenir
La mer se calme et rit
Te voici délivré et repu

Alors marche sans faille
Le regard au loin, fixe
Et emplis-toi de l’avenir

Merci à tous pour l’attente
Pour cette délivrance
Et ce repos perpétuel

Rien ne saurait dire
Si le cœur brisé est là
Prêt à mourir pour lui

14/05/2021

L'écriture

L’écriture qui te prend à la gorge
Et t’entraîne dans sa sarabande
Déglutis, laisse-toi aller jusqu’au sang
Dans cette rondeur du plaisir d’écrire

Te vient un mot, un seul, petit
Ou une phrase qui sonne dans ta tête
Et l’obsède jusqu’à ce que la suite s’enchaîne
Comme un ruban de couleur esseulé

Le chat joue avec cette pelote factuelle
La triture et en tire quelques brins
Qui pendouillent dans le virtuel
Et s’étalent, en contraste, sur la page

Et tu ronronnes de plaisir irréel
Lové sur l’impression d’être beau
Alors que ces mots devenus vieux
Se détachent de toi-même, à l’horizon

C’est une fumée bleutée, douce au toucher
Qui court dans la lande et soupire
Tends tes bras et réchauffe-toi
Au feu de tes fictions incontrôlées

L’enchaînement des mots entre en phase
Et produit une mélodie inaudible
À l’oreille de celui qui ne sait 
Mais bouleversante pour celui qui entend

L’accompagnent les accords bienheureux
Sombres, enchanteurs et veloutés
De relents de bois, de prés et de rivières
Qui bercent amoureusement tes jours

Tu baignes de bonheur de sobriété prudente
Enrobé d’ivresse et de sucre candi 
Et contemples le jour timide qui se lève
Et t’illumine de rosée odorante

13/05/2021

Sommeil

Assis, toujours, devant la même table
Il s’étonne de sa propre inconscience
Que fais-je ainsi debout à cette heure
Alors que les autres dorment sans penser

Et qu’est-ce que la pensée pâlotte et papillonnante
Qui, là encore, soulève un effort d’imagination
À côté du silence de la nuit et du froid du jour
Jusqu’à l’ensevelir et le confondre avec les spectres

Le cou ploie vers la terre encombrée de sommeil
Même les mains se laissent aller, vertes de bonheur
À l’idée des draps frais qui l’attendent, ouverts
Et de la blondeur des bras qui vont l’enserrer

Merci, seigneur, de m’arracher à cette torpeur
Dresse-moi, debout, devant toi, comme un vers
Fleuris mes pensées d’une absence lourde et sans pression
Qu’enfin je m’endorme, perdu dans le vide cosmique
  

12/05/2021

ballets d'Igor Moiseyev

https://www.youtube.com/watch?v=jbuPx7Jb5Mk


Quel bel ordonnancement

ils allient beauté et précision

et savent enchanter le quotidien

 

11/05/2021

Erreur

Elle ouvre sa main,
La tend vers moi et dit :
« donne-moi ta main
Et partons vers les étoiles. »

Puis, sûre de son effet, 
Me tenant le poignet,
Elle saute dans le puits.

10/05/2021

Discret

Enfoui dans la poussière d’étoiles
Ou les particules quantiques
Je me fonds dans le paysage
N’emportant que cette absence
D’un rien devenu tout

C’est une belle équipée
Que ce voyage sans papiers
Partir un jour sans rien
Même pas votre personnalité
A laquelle vous tenez pourtant

Direction la galaxie des prêcheurs
Qui résiste au mieux aux assauts
Des fols en eux ou en nous
Ils courent toute la nuit
Derrière leur être somnambule

Ils sont sans sons ni gestes
Comme des poissons dans leur eau
Gobant leur aventure sans moufter
Ils s’enfuient, solitaires
Jusqu’au fond du cosmos sans fin  

Il existe aussi une humanité silencieuse
Qui puise sa force de sa faiblesse
Sans manifestations intempestives
Elle est foule nombreuse et sévère
Sans pouvoir se nommer

Rien ne l’empêche d’être ainsi
Sans culotte ni jugeote
Motus et bouche cousue
Errant dans la nuit noire
Jusqu’à la chute sans fond

CRAC ! Cela ne tourne plus
Je suis tombé sur la tête
Dans le parc des demoiselles
Les yeux ouverts et attentifs
À leurs ébats sensuels, mais discrets