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21/08/2012

Le livre de l’oubli et du rire, de Milan Kundera

Extraits de la 6èmepartie, Les anges, chapitre 8 :

Tout ce livre est un roman en forme de variations. Les différenteslittérature,roman,écriture parties se suivent comme les différentes étapes d’un voyage qui conduit à l’intérieur d’un thème, à l’intérieur d’une pensée, à l’intérieur d’une seule et unique situation dont la compréhension se perd pour moi dans l’immensité.

C’est un roman sur Tamina et (…) c’est un roman pour Tamina. Elle est le principal personnage et le principal auditeur et toutes les autres histoires sont une variation sur sa propre histoire et des rejoignent dans sa vie comme dans un miroir.

C’est un roman sur le rire et sur l’oubli, sur l’oubli et sur Prague, sur Prague et sur les anges…

 

J’avoue cependant que pendant de nombreuses pages je me suis demandé ce qu’on pouvait trouver de bien dans ce roman. Des personnages incompréhensibles, au milieu d’événements historiques liés au communisme, le tout entre Papa et Maman qui sont également des personnages du roman.

Kundera nous donne quelques éclaircissements dans son autre livre "l’art du roman". Si j’avais écrit sept romans indépendants, je n’aurai pu espérer saisir la complexité de l’existence dans le monde moderne. L’art de l’ellipse me paraît donc une nécessité. Elle exige : d’aller toujours directement au cœur des choses.

Il définit "Le livre du rire et de l’oubli" comme un roman en forme de variations. Pour lui, ce qui lui enlève l’apparence d’un roman, c’est l’absence d’unité d’action. (…) La cohérence de l’ensemble est créée uniquement par l’unité de quelques thèmes et motifs qui sont variés. Est-ce un roman ? Oui, selon moi. Le roman est une méditation sur l’existence vue au travers de personnages imaginaires.

Ainsi Kundera traite le roman comme une composition musicale. Il crée l’histoire romanesque, mais la traite par thèmes, sous forme de digression, c’est-à-dire en abandonnant pour un moment l’histoire romanesque. Chaque thème est une interrogation sur l’existence. Cette interrogation est fondée sur quelques mots fondamentaux, semblables à la série de notes chez Schönberg. Dans "Le livre du rire et de l’oubli", ce sont l’oubli, le rire, les anges, la litost (état tourmentant né du spectacle de notre propre misère soudainement découverte), la frontière, tous mots définis par approfondissement progressif, analyse et synthèse.

 

Cependant, ne nous y trompons pas. Ce n’est pas parce que l’auteur nous explique son livre et nous en montre la complexité, que ce livre, s’éclaircissant, nous paraît tout à coup un excellent livre. Je le répète, le problème, pour le lecteur, est de s’y retrouver ou, au contraire, de se laisser aller. Je n’ai pu faire l’un ou l’autre, alors j’ai pataugé, même si je suis allé au bout.

Kundera nous a, sans aucun doute, mis en évidence la complexité de l’existence dans le monde moderne avec un livre autant apprêté.

 

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