Il n'y a plus de vivants

Il n'y a plus de soutien

Il n'y a plus de sourire

Il n'y a plus de bonheur

Elle est seule, perdue

parmi la foule des vivants

Qui s'agitent dans la mare

des hommes déjantés

on entend les cris et les plaintes

que reste-t-il ?

Maxime

Le cœur ne donne rien au chercheur

Mais un supplément d'encouragement

A celui qui travaille les yeux fermés

sur l'inconnaissance et l'ignorance

Seul

Silence...

Un cri...

Un enfant, seul, désespéré

dans le noir de la nuit

Il pleure dans sa chambre

Plus rien ne le réconciliera

avec les autres

Méchant... Méchant...

Où suis-je ?

Où suis-je ?

Je ne vois rien

Je n’entends rien

Je ne touche rien

Le brouillard total

La nuit m’a envahi

J’erre dans le vague

Je broutille quelques sons

Rien ne vient m’enfermer

Je suis dans les airs

Perclus de lueurs informes

Soumis à l’imprévue

Où aller ? où me tourner ?

Je m’envole dans l’ombre

Et tombe dans le noir

Je ne vis plus : où es-tu ?

 

La vie

Le vers de terre est un drôle d’être

Comment ne pas lui donner raison ?

Il lui arrive d’être prisonnier

Mais il se délivre sans difficulté

En se lovant sur lui-même

 

L’oiseau moqueur a une grande gueule

Et un petit bec prétentieux

Il ne sait pourtant pas protester

Face aux attaques des petits

Qui l’accablent et rient de son inconséquence

 

L’homme dans sa naïveté frêle

Court après la vie sans pouvoir la doubler

Il lui tend même des embuscades

Sans toutefois pouvoir la piéger

Il ne sait pas feinter le dernier jour

Faire ou Être :deux êtres en soi

On a toujours deux êtres en soi

L’homme se caractérise par deux manières de vivre :

• Faire,
• Être,

Au milieu la pensée qui voit tout et qui veut tout.

• Faire : C’est la principale occupation des hommes jeunes
• Être : on le devient en vieillissant et en méditant sur la vie pour certains.

Mais :

• Qu’est-ce que faire :
  1. Apprendre un métier,
  2. Découvrir la vie sous ses multiples aspects
  3. Réaliser une œuvre
• Qu’est-ce qu’être ?
  1. Le sais-je ? respirer, ressentir une nouvelle sensation
  2. Être : Regardez en soi : que chercher ? que trouver ?
  3. Et moi dans tout ce là ?
• Finalement : je suis, est-ce être ou faire ?
• Qui dit JE ?

Est-il ou fait-il ?

 

Toi et rien d'autre

Devant toi, plus une ombre

Plus jamais un nuage

plus jamais une gène

tu es blanche et transparente

tu es belle de ton corps et de ton esprit

et mon âme s'ouvre

 

je plonge dans l'espace de l'amour

et revis de nos amours

je t'aime et t'aimerais toujours

Amour

                          Toi ? toujours haute en pensée

Toujours belle de tes cheveux de lin

Tu erres parmi les fleurs et les fruits

Laissant une mélodie dans l’air

 

Et je te regarde, déesse parmi les autres

Épanouie, sûre de toi, fière

Je t’aime d’un amour sans nom

Toujours tu seras à moi

 

Toujours je verrais ton sourire

Tes yeux d’opales, tes épaules courbes

Tu es l’amour et rien d’autre

Enchantée parmi les autres

Je t’aimerais jusqu’au bout

Après même la mort

Ombrages

s

 

Ils sont là, collés les uns aux autres comme les oisillons dans leur nid...

 

 

 

 

 

Route

La route est longue et droite

Un filament dans la nature

Qui va où bon lui semble

Dans les hauteurs et les creux

Dans l’herbe verte et la cendre chaude

Dans l’eau des lacs

Dans la tendre pousse de blés

Dans la raide noirceur de la terre

 

Elle passe seule et malheureuse

Au milieu de ces beautés

Sans même voir la jeunesse éternelle

De ces paysages divins

Le joyeux accueil de l’écureuil

La brassée de feuillage

La pousse verte de la fleur

 

Tout cela est à toi, chaque jour

Ouvre tes yeux et pleure ce que tu oublies

Tu es le dieu de tout cela

Tu ressembles au plus actif des êtres

Tu te vois perdu au milieu de rien

Et pourtant le monde est peuplé d’êtres

Qui vivent et s’adonnent à la joie d’être vivants

Pleins de bonheur et d’entrain

Ils dansent sous tes yeux

Et s’amusent de ton effrayante inaction

Jette-toi dans le vide

Et cours vers ta chaleur

Rien ne te fera plus sourire

Que de te savoir sain et sauf

Dans les roseaux pâles de la renaissance

De ton présent tourné vers l’avenir

Et empli du bonheur d'être

 

 

 

 

 

Où vas-tu

- Je suis là !

- Où donc ?

Je ne vois qu’un brouillard !

- Ah, juste une pointe clarté

- C’est-elle la lumière du monde

Elle te conduira par la main

Jusqu’à la fin

Et tu ne le sauras pas

Ouvre tes yeux et ferme ta pensée

Tu peux pleurer

Rien ne remplacera ta conviction

Tu es sans savoir

Qui tu es,

mais tu es

Il est là

-Il est là ?

-Où ?

-Je ne sais !

-Regarde en toi !

Rentre dans ton œil

-Je ne vois rien

-Ne regarde plus à l’extérieur

Vois la courbe qui est en toi

Qui épouse le monde

Et fausse ton regard

Cherche le sommet

La fine pointe de l’âme

Cette lueur que tu portes en toi

Qui es toi

Elle est là et te blesse

Ne la sens-tu pas ?

Elle te conduit au-delà

De ce que tu crois le tout

-Largue le brouillard qui me voile

Ouvre mes yeux

Permet la lumière

Même dans l’ombre de la naïveté

Adieu…

 

 

Aimer c’est courir après soi-même

Aimer c’est courir après soi-même

Et encore courir, c’est vite dit

C’est marcher sans cesse sur la rondeur de la vie

Monter avec élégance, puis descendre

Et la vie va et vient, tranchée

En petit bout d’épisodes intemporels

 

Aimer c’est donner tout et ne rien avoir

Ou plutôt c’est tout contempler

Sans pouvoir en profiter pleinement

Alors les jours s’éternisent et deviennent éternité

 

 

 

Toi, toujours toi

Toi, toujours toi

oui, moi, je te suis

je regarde mes pas

dans l'ombre des tiens

je suis à toi, et toi ?

Silence

Le silence devient pesant

Nul n’ose dire mot

Les gens se regardent

Mais rien ne sort d’une bouche

Aucune voix mélodieuse

Aucune interjection brutale

Pas la moindre interruption

Chut ! Ne rien dire

Sinon gare à toi !

 

Elle passa devant eux

Reine d’un jour

Regardant au loin

Dans la vision de son autorité

Rien ne la fera dévier

Adieu, ma belle

Marche vers ton destin

Envole-toi vers tes rêves

Mai ne te prend pas les pieds

Dans le tapis de ton avenir

Tu regretteras longtemps

Cet instant fatale d’apesanteur

Ce coup de pied majestueux

Dans le silence de l’avenir incertain

Je suis là

Devant toi, je suis là

Tu me vois et je ne suis plus là

Où es-tu, ou plutôt où suis-je ?

Je te touche et je disparais

Oui, je n’ai rien à moi

Dès que je t’embrasse

Je suis toi, tout à toi

Je pars sur les nuages

Je fais le tour de la terre

Puis, je retombe sur mes pieds

Blotti contre toi

Je suis là, tu es là

Nous sommes Un