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18/09/2022

Le chant

Un chant dans la nuit
Il entre dans ta peau
Il parcourt tes jointures
Et pénètre jusqu’au cœur 

Le corps commence à vibrer
Il étire ses phalanges
Il détend son squelette
Il entre en vibration
Avec un monde inconnu
Prenant pied dans le monde des idées

Le nuage imaginaire devient réel
Il envahit l’espace et même le temps
Les grains de l’imagination se dispersent
Et envahissent le néant

Où s’accrocher, où s’attacher ?

Le chant s’arrête, la chaine est brisée
Le chant s’enfuit et se tait
Plus rien n’est comme avant

Adieu la terre, le ciel est-il là ?

17/09/2022

Chute

Le voilà revenu chez lui
Il est enfoui dans les souvenirs
Qui débordent et encombrent
Quelle masse hurlante !
Le désert, quelle espérance !

Quatre heures, réveil…
Pris dans ce tourbillon
Il se laisse aller sans réaction
Ce monde est-il construit ?
Il passe de la virgule au point
Puis du point au trou

Magnificence de l’absence
Il existe plein de vide
Même pas un horizon à voir
Un trou sans fin
Sans espace et sans temps
Plus de matière, morte ou vivante

Mais… 
Où marche-t-il ?
Ah, mon Dieu, je tombe…

Chute du personnage

16/09/2022

La vie

Elle songe aux nuits obscures
Au temps passé à se regarder
Aux sourires et aux rires encombrants
Au bonheur et au malheur sans fin

Elle songe à ce noir dévoyé
A ce blanc qui l’enlace certain jour
A ces feux multicolores et vivants
Qui courent autour d’elle

La vie étincelle et vibre
Elle emplit l’être et le guide
Elle illumine sa raison
Et lui donne l’espoir

Jamais déçue par l’ordre du monde
Elle contemple l’univers
Elle ne sait pas, elle devine en elle
L’orage lent et enchanteur

La bulle de l’être ne passe pas
Seul l’absence est apparence
Et cet éclair la transperce
La laissant seule avec lui

Ainsi l’univers poursuit sa route
Les hommes se laissent aller en rêvant
Jusqu’au jour où eux-mêmes
S’évanouissent dans le cosmos

Et tout recommence
La poussière, le caillou
La parole, la rêverie
L’enfantement et le bonheur
De la continuité éternelle

15/09/2022

Le silence de la nuit

Réveil après trois heures de sommeil
La lueur de la lune inonde les feuillages
Et pourtant une brume semble là, entière
Comme l’ombre qui veille et te prend !

Le silence entre en toi, sereinement
Il te rafraîchit, te berce et te prend
Tu te vides de toi-même et te dégonfles
Tu vois l’envers de ta peau transparente

Tu pénètres dans cette absence
Tu respires l’épreuve du silence
Tu n’es plus et tu es autre
Tu te cherches et te trouves autre 

La caresse ronde t’envahit
Tu te couvres de blanc et ne dit mot
Tu n’es plus toi-même ni autre
Tu es sans savoir que tu es

Un cri d’amour dans l’obscurité
Plus rien n’existe hors de Toi
L'existence n’a plus de frontières
Tu es mort et tu vis sans fin

14/09/2022

Courant d'air

Une feuille desséchée
Volant d’un air serein
Est entrée par la porte
Et s’est glissée sous un meuble

Elle fit un petit bruit discret 
Un raclement de casserole
Pour dire : « Je suis là »
Mais ce fut imperceptible

La terre continuait à tourner
Les fleurs poussaient des cris
Les vers ne voyaient qu’une ombre
Seule la femme fronçait les sourcils

« Quelque chose d’insolite est arrivé »
Un tremblement de la main
Le passage d’une souris
Un courant d’air impromptu

Suffirent à mettre en émoi
Les sens aiguisés de la maitresse
Elle se pencha au-dessus du carrelage
Et n’aperçut qu’une feuille

Elle la prit entre ses doigts
En tâta la rugosité amère
Sentit une odeur insaisissable
Et la rejeta dehors, sous la pluie

Elle fondit là, seule, devant la porte
Jusqu’au prochain courant d’air

13/09/2022

Parti

Envolé…    
Il ne pèse plus, gonflé à l’absence
Il voit s’éloigner sa bulle
Il descend en lui
Franchissant les lumières du temps
Qui luisent toujours subrepticement

Pas de retour en arrière
Le temps devient espace
L’espace devient matière
Il s’englue dans son être
Et son être se détache de lui-même
Il ne cherche rien, il ne sait rien
Mais, peu à peu, il devient autre
Une gourde vide qui plonge dans le cosmos
Et qui contemple les astres

Il est et il n’est plus
L’existence est-elle réellement ?
Il ne sait plus, il file dans l’éternel
Sans sensation, sans pensée
Juste le frôlement de la vitesse
Qui l’atteint au cours du vol
Et encore : vole-t-il ?

Sans horizon, sans poids
Sans présence ni même absence 
Ce n’est qu’un grain, sans consistance
Qui erre sans la solitude glacée
Est-il ? N’est-il pas ?
Qu’en sait-il, lui qui n’est plus rien

..
.
Au fond de la nuit résonne la voix
« Je suis là, je suis toi
Tu es moi
Tu me noies
Je suis sans foi ni loi
Une bille de bois
Au fond des bois
Je n’ai plus soif

Mais, où donc est le soi ?