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11/02/2016

La fin de l'histoire (16)

En sonnant à la porte, il s’interrogeait sur celle qu’il allait rencontrer. Etait-elle en attente d’un changement dans la société, même sans trop savoir ce qu’elle entendait par là ou au contraire sans aucune interrogation sur le monde et la société tels qu’ils étaient appréhendés par la plupart des gens ? La porte s’ouvrit, la tête d’une jeune fille apparut derrière la porte entrebâillée. Elle était blonde, les yeux bruns, un peu dilatés comme en attente d’une réponse à une interrogation muette, la bouche petite, mais les lèvres charnues, une légère fossette à la joue droite qui apparut lorsqu’elle sourit. Avenante, mais méfiante, telle fut la conclusion de Nicéphore. Il se présenta sous la couverture qu’il s’était inventée. Elle fit plutôt semblant d’y croire, tout en se demandant pourquoi c’était un homme qui venait plaider la cause des féministes. Il lui parla de la prétendue attaque de Charles Borowsky en lui demandant ce qui s’était réellement passé et comprit vite que les médias avaient transformé un instant de sympathie en une échauffourée qui leur permettait de mettre en évidence le manque de sûreté dans la ville et la grande nécessité de renforcer la surveillance de petits groupes qui pouvaient commencer à déraper. Il décida d’aller plus loin et d’expliquer qui il était en réalité et pourquoi il était là. Elle le fit entrer. Elle lui parut habillée simplement, mais élégamment. Son maintien était discret et serein. Elle le fit assoir sur un canapé, s’assit à côté de lui et progressivement lui fit part de ses sentiments vis-à-vis de Charles. Elle évoqua sa rencontre un soir, il y a deux mois, dans une rue de Montmartre, leur promenade autour de la colline, leur entente immédiate bien qu’ils n’aient pas parlé de société, de politique ou de sociologie. Il apparut que Charles avait retrouvés son groupe d’amis après avoir quitté Nicéphore. Ils rentraient chez eux en parlant, certes sans doute un peu fort, mais c’est tout. La personne qui avait téléphoné à la dP était quelqu’un qui habitait dans le même immeuble que Charles et qui lui reprochait sans cesse de faire du bruit. L’irruption de la police avait suscité des commentaires de la part de témoins peu fiables qui détestaient la façon joviale dont les jeunes appréhendaient la vie. Le problème était que maintenant Charles était introuvable et qu’elle se trouvait bien seule face à une police qui ne cessait de l’interroger et de la soupçonner de déviationnisme social. Nicéphore fit de son mieux pour la requinquer. Il lui promit de lui faire part des résultats de ses recherches et de la revoir très vite. Regardant par la fenêtre, il observa la rue, ne vit personne et sortit discrètement, laissant la jeune fille rassérénée.

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