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10/10/2015

L'arbre

De ses doigts feuillus, il grattait le ciel

Il se hissa sur la pointe de ses racines
Poussa une exhalaison parfumée
En se couvrant de rose et de blanc

Rien ne le différenciait d’un thuriféraire
Portant haut et fort ses amours
Mais tous ces atours le dissuadaient
De s’élever encore en laissant ses chausses
La sève ne peut monter que gorgée
De la magie souterraine du jardin

Il passa l’été à s’extasier vertement
Attendant le matin et la chaleur ruisselante
Tendant les mains vers la piqure
Des dards brulants assiégeant son écorce

Venue l’automne, celle-ci se rida
Il courut alors se mettre à l’abri
Derrière les nuits rafraichissantes
Où naissent les champignons

Puis vint la fin, la chute, le dénuement
Il vit s’enfuir ses pellicules
Tomber les cheveux décolorés
Et il resta nu devant l’éternité
Avant de sombrer dans l’hiver
Enfilant sa robe de mariée

Ce fut alors un nouvel envol
La sève monta entre ses jambes
Il esquissa quelques pas de danse
Qui firent monter les bourgeons
Et le para de mille scintillements
Les pointes vertes de son désir s’épanouirent

Voyez comme est belle cette saison
L’amour vient et vous saute à la gorge

Et à nouveau de ses bras tendus
Il chatouilla les cieux
Et les fit rire aux éclats

©  Loup Francart

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