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17/08/2015

Vieillard

C’est un tas de chair, ramassé sur lui-même,
Aux jambes jadis allègres, mais fatiguées,
Qui regarde vivre, germer les baptêmes,
Les yeux las, la main tremblante, l’espoir volé.

Il croît encore en lui, cet être rhumatisant.
La rosée le réveille, il précède la nuit,
Et pendant l’ivresse du repos bienfaisant,
Il danse, offert aux douze coups de minuit.

Le futur se rapetisse et s’envole.
L’ombre des amours perdus devient frivole.
Où donc as-tu la tête, toi, l’émasculé ?

Crédule, tu confonds infini et néant…
La seconde s’étire en se déjugeant.
Le grand Tout ouvre son manteau immaculé.

©  Loup Francart

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