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20/04/2012

Musique et Islam

Ecoutons ce chant, si profondément différent de notre musique occidentale, mais qui remue l'être et lui permet, s'il se laisse faire, de sortir de lui-même ou d'entrer en lui-même, ce qui revient au même.

http://www.youtube.com/watch?v=UZYE1Kr1sTE&NR=1&feature=endscreen

 

Dans l'Islam, ce sont les soufis qui, peu à peu, en vertu de leur conception mystique, ont introduit la musique comme moyen d’ascension de l’âme vers la vérité suprême. Pour eux, la musique évoque non seulement l’unité primordiale – celle de la lumière innée encore contenue dans la nuit – mais aussi le souvenir de cette union.

Cette musique exige une transmission orale. En effet, chaque mode exprime un état particulier de l’être, un moment de la vie, est à la fois une expression de la nature et une expression philosophique. Essentiellement, un mode exprime un état intérieur, l’état de joie légère ou l’état de mélancolie. Les harmoniques des instruments ont un pouvoir de pénétration et conduisent à un état d’âme particulier. Cet état, ou hâl, possède des saveurs différentes selon les auditeurs. Par le hâl, commence un voyage qui est celui du monde imaginal, c’est-à-dire un lieu de l’être où la vision spirituelle est vécue telle une corporéité subtile. Le hâl est un état diffus et concentré en même temps où l’énergie de l’être, sa virilité, au sens de communion intense de soi avec la totalité, se perçoit et se laisse percevoir. « L’artiste en état de hâl jouit d’une extraordinaire facilité d’exécution. Sa sonorité change. La phrase musicale lui livre son secret. La création jaillit. Il semble que l’essence même de la musique se manifeste, délivrée des interférences habituelles de la personne humaine ».[1]

 

Profondeur de la vision soufie vis-à-vis de la musique, alors que, rappelons-le, il existe dans l’Islam une hostilité forte et traditionnelle envers ce qui est danse et musique, instruments choisis par les soufis pour atteindre l’extase. Cette hostilité vient des mollahs et de tous ceux qui entendent suivre les règles les plus strictes de l’orthodoxie.

Il n’empêche, l’Islam a sa musique sacrée, et comme pour les autres religions, celle-ci est une des portes vers la réalisation de soi.

 


 

[1]Le soufisme, la voie de l’unité (Doctrine et Méthode), L’Originel, 1980.

 

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