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20/12/2010

Je veux vivre

 

Je veux vivre, disaient-ils

Ils se gorgeaient de mots

Ils s’emparaient de choses

 Et ces choses, ces mots

Ils en faisaient la vie

 

C’étaient des appareils de fer et de plastique moulé

Des moteurs tournant bien carrés dans leur caisse

Des chaises et des fauteuils pour ne pas s’asseoir

Des tables de musée dans les salles à manger

Des bibelots étranges et quotidiens possédés par caprice

C’étaient des mots savants, bien formés

Achevé par un isme et vêtus d’une majuscule

 

Les mots nus étaient tristes et leur paraissaient faux

Ces mots sortis de la bouche des enfants

 Qui ignorent encore l’ivresse des belles phrases

 

Ils vivaient, disaient-ils

Ils croyaient tout avoir

Ils avaient le savoir

Ils connaissaient la possession

 

Un jour, ils sont morts

Et ils ont tout perdu

 

 

 

Commentaires

Ce poème est magnifique, vraiment magnifique. Bizarrement mon vers préféré est " C’étaient des appareils de fer et de plastique moulé"...le mystère de la poésie est là: quelques mots assemblés de manière inattendue, et tout un monde surgit, fait de souvenirs déformés, d'images inventées, de sonorités laissant d'étranges goûts sur la langue (toujours cette histoire de synesthésie).Bravo!

Écrit par : olive | 22/12/2010

Merci Olive. Le temps n'efface pas les mots aimables et sincères.Profites bien de ces jours qui doivent être les plus beaux.

Écrit par : LF | 22/12/2010

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