Je veux vivre (20/12/2010)
Je veux vivre, disaient-ils
Ils se gorgeaient de mots Ils s’emparaient de choses Et ces choses, ces mots Ils en faisaient la vie C’étaient des appareils de fer et de plastique moulé Des moteurs tournant bien carrés dans leur caisse Des chaises et des fauteuils pour ne pas s’asseoir Des tables de musée dans les salles à manger Des bibelots étranges et quotidiens possédés par caprice C’étaient des mots savants, bien formés Achevé par un isme et vêtus d’une majuscule Les mots nus étaient tristes et leur paraissaient faux Ces mots sortis de la bouche des enfants Qui ignorent encore l’ivresse des belles phrases Ils vivaient, disaient-ils Ils croyaient tout avoir Ils avaient le savoir Ils connaissaient la possession Un jour, ils sont morts Et ils ont tout perdu
18:57 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, littérature, vie, chose | Imprimer
Commentaires
Ce poème est magnifique, vraiment magnifique. Bizarrement mon vers préféré est " C’étaient des appareils de fer et de plastique moulé"...le mystère de la poésie est là: quelques mots assemblés de manière inattendue, et tout un monde surgit, fait de souvenirs déformés, d'images inventées, de sonorités laissant d'étranges goûts sur la langue (toujours cette histoire de synesthésie).Bravo!
Écrit par : olive | 22/12/2010
Merci Olive. Le temps n'efface pas les mots aimables et sincères.Profites bien de ces jours qui doivent être les plus beaux.
Écrit par : LF | 22/12/2010