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25/03/2014

La petite ceinture, côté nord (2)

Chaque tag a sa particularité. Il peut être ordonné, global et coloré, incompréhensible, fleuri, pimpant.

 

 

 

 

 

Ils s’enchevêtrent, se marchent dessus. C’est à celui qui se réserve une place de choix. Certains sont presque des dessins contemporains, du design pur et dansant.

 

 

D'autres sont même des dessins. Peu, car la liberté est dans l’abstraction, dans la singularité de sa propre signature, dans sa marque de fabrique que l’on affiche glorieusement, comme un trophée.

 

 

Allez, un coup d’œil à la gare. Enfin… Ce qu’il en reste.

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21/03/2014

La petite ceinture, côté nord (1)

Ils partirent en catimini, enfourchant leurs vélos, revêtus d’un jean, d’un pull camionneur et d’un anorak. Lampe de poche obligatoire ! L’un, jeune sur un vélo moderne (entendez par là qu’il n’a qu’un cadre, qu’un pignon, qu’un frein et que l’on est pratiquement couché sur cet assemblage), l’autre, plus âgé, plus droit sur un vélo allemand gris perle et pneus increvables. Près du boulevard circulaire, porte de Pantin, ils les attachèrent, se glissèrent entre deux clôtures et les voilà seuls dans un paysage à la Stalker, le film de film d’Andrei Tarkovski (1979, voir le 24 décembre 2011), les tags en plus.

La zone est un lieu interdit d’accès. Elle est devenue un lieu mythique. Au cœur de la zone, le tunnel. On l’atteint après une longue marche, difficile.  Chaque pas est mesuré, différent, chaotique, à la distance différenciée de chaque traverse.

Ils sont environnés de tags, signatures originales, propres à chaque « artiste », difficilement lisibles, environnées d’autres tags, enchevêtrées dans un réseau de signatures, comme une pétition en plein ciel, cachée aux parisiens qui ne connaissent pas les secrets des couloirs de fer abandonnés.

Ils traversent des lieux mixtes, entre zone et ville où certains cultivent leur jardin, en toute innocence.

 

paris intra-muros,street art,graffitis,tags,stalker,exploration

 

 

 

Voici le tunnel. Entrée dans le noir, la crasse, les détritus. Une odeur de renfermé, les pas soulèvent la poussière, pas un bruit ne vient troubler la marche. Ils tournent avec allégresse les moulins à éclairer (vous connaissez ces lampes de poche sans pile qu’une dynamo entraîne en tournant la manivelle). Parfois, un puits de lumière, tagué bien sûr, d’une statue sans relief, sorte de décor virtuel.


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Après cinq minutes, ils débouchent dans une ancienne gare. Un chef d’œuvre de Street Art, brouillon certes, mais c’est sa caractéristique. Promenade dans une cathédrale de couleurs violentes, d’herbes, de fer et de pierres… Les graffitis en sont le décor baroque qui envahit tous les murs, quel qu’en soit la hauteur.  Le cloître étire ses piliers, désert et silencieux. La méditation y est praticable, malgré les odeurs. Rien ne viendra troubler votre paix… Et vous contemplez des chefs d’œuvre.