02/10/2022
Loin
Qu’abandonne-t-il ?
Il sait les attraits de la vie
Le rire de la présence
L’absence de l’ennui
Il est à la périphérie de l’être
Là où rien ne passe
Sans le retournement
Pourquoi appréhende-t-il la nuit
Cet espace coupant et cinglant
Le tranchant de la lame
Le crissement du fer sur le fer
Et l’arrêt de tout, d’un coup
Il mesure l’appréhension
Non, il ne peut pas
Il a froid et claque des dents
Le gel de la solitude
Un pôle nord intérieur
Une marche jusqu’au bout
Et après, qu’y a-t-il ?
Il rêve, mais ne voit pas
Le noir ou le rouge
Ou encore le rien, sans couleur
Une bille dans le vide
Non, pas une bille
Mais rien de rien
Même pas un trou
Par où va-t-il passer ?
Oui, plus rien au dehors
Tout est en lui
Il est seul
Mais que signifie être seul
Il n’a plus une main à attraper
Plus un sourire à regarder
Plus rien à laisser au suivant
Mais existe-t-il celui-ci ?
Il se retourne
Étire sa peau de caoutchouc
Pousse un soupire
Adieu camarade !
03:35 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : abandon, froid, rien, adieu | Imprimer
01/10/2022
Hélitreuillage
Pendu au bout d’un treuil, il exulte
Quel voyage au bout des airs
Un brin de paille sans protection
Soumis au vents et aux courants
Un bruit infernal, celui de l’hélicoptère
Les pales tournent de toutes leurs forces
La tête coincée, impossible de bouger
Et pourtant, il a envie de rire
Une secousse, il s’élève lentement
Un petit vent le pousse vers la falaise
Non, il l’évite de justesse et monte
Il repart, suspendu, et file dans l’air
Hôpital. La fureur s’éteint. Calme
Une infirmière lui sourit. Elle est belle
Elle lui tend les mains, étincelante
Il tend le bras et s’évanouit. Trou…
Il se réveille entre les draps
Il ne voit plus. Il est au paradis
Elle est là, souriante et sereine
Et lui fait un baiser. Il s’endort…
05:27 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rêve, réailté, sans crainte | Imprimer
30/09/2022
Au-delà
Le vert d’une terre bleu
L’obscurité d’un ciel de lumière
L’immensité du vide repu
Le brouhaha de l’après nuit
Le silence des mouvements
La pesanteur des astres
La caresses des vents
Tous ces inconnus présents
Qui errent dans les têtes
Sans savoir d’où ils viennent
Ni même où ils vont
Et pourtant là, devant nous
Fabriqués de toutes pièces
Entre des milliards de neurones
Croisés avec les particules
Et le noir des nuits sans lune
Ils vivent, tous ces humains
Riant de toutes leurs dents
Ce sont des hommes
Ils se regardent exister
Mais de quelle vie ?
L’un d’eux se glisse sous la couette
Et contemple son ombre étendue
Vous le voyez, l’œil ouvert
Discret et miséricordieux
Que fait-il ?
Les yeux fermés, il contemple
L’univers et s’extasie
Devant la grandeur de la scène
D’un bref coup de pied
Il s’élève et se cogne la tête
Au plafond de sa prison
Mieux vaut errer au fond de celle-ci
Que de surnager la bouche ouverte
Dans un air purifié
En vivant dans l’ignorance
Qu’y a-t-il au-delà ?
03:02 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : loin, sans voir, crudité | Imprimer
28/09/2022
Lecture
Envie de lire… Quelle idée !
Il mange quelques feuilles
En plie d’autres, plus coriaces
Le reste ? À jeter
Sans autre forme de procès…
Ah ! un coin dépasse de la pile
Il tire un peu, doucement
Et s’envole un ptérodactyle
Aux ailes déployées
L’ombre d’un nuage
Il emporte les aventures
Celles d’un monde imaginaire
Il jette un œil sur un autre amas
Un livre de compte, gros
Dur, compacte, volumineux
Il semble mort, inerte
Mais il se défend
De toutes ses dents
Il finit par lâcher
Avec un soupir indifférent
Roman d’amour
Étincelant de bonheur
Une couverture rosée
Des pages aux baisers dorés
Une déchirure au milieu
La page pend et pleure
Qu’y a-t-il ? L’absence…
Quelle poussière
Mieux vaut la science !
Il ouvre un volume majestueux
Quelle allure solennelle
Quelle puissance intellectuelle
Rien ne traîne dans cette tête
Pas même un bout de folie verte
Ni même un regard perdu
Tout est rangé, classé, étiqueté
Quel ennui mortel
Seul, dans un coin
Un amoncellement verdâtre
Rappelle l’origine humaine
Du produit né de mains habiles
Hélas, rien n’est plus rien que le malheur
Alors, il s’éloigne à grands pas
Fier d’échapper à l’aliénation
Enfouie sous un carton
Quelle découverte !
04:49 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
27/09/2022
La vraie vie
Dans la tradition chrétienne, la vraie vie est désignée par les termes de vie spirituelle ou de vie en esprit (Saint Paul), d’union à Dieu (Saint Jean de la Croix), de sainteté. Dans les traditions orientales, on parle de réalisation de Soi (le soi étant distinct du moi qui constitue la personnalité apparente), d’accomplissement du Soi, de la réalisation de la non-dualité, de nirvana.
En fait, peu importe le vocable. Il désigne un état d’être où l’homme, libéré de lui-même et de sa vision du monde, réalise la présence de Dieu en toutes choses, ainsi que la beauté de la vie et son sens pour l’homme. Cet homme nouveau participe consciemment à la création. Il se sauve en sauvant le monde. Il agit en laissant la déité agir à travers lui.
Ce nouvel état est une modification complète de l’être. Il se caractérise par une transformation de la volonté qui s’unifie et dissout l’idée du moi égoïste, de la pensée qui dépasse la raison et l’imagination, de l’affectivité qui, surmontant l’émotion, à travers le sentiment, atteint l’amour pur.
04:43 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l'accomplissement, le but, le retournement | Imprimer