26/12/2019
Locédia, éphémère (46)
Le soir, tu voulus aller danser. Nous prîmes la voiture, vêtus moins légèrement, mais de vêtements suffisamment souples pour pouvoir nous glisser dans les anfractuosités du dancing, là où le bruit devient tremblement, où le tremblement devient transe, jusqu’au moment où plus rien ne trouble l’incroyable chaleur ressentie sur et dans tout le corps. Alors les corps se rapprochent se palpent, se reconnaissent, s’enlacent jusqu’au matin, avant qu’ils ne reviennent à la conscience individuelle. Tu fis en sorte que nous soyons séparés. Tu me laissas dans une anfractuosité verte et te glissa dehors pour errer sans fin dans les étages du dancing. Qu’y fis-tu ? Je ne sais et je ne voulus pas savoir. Au petit matin nous rentrâmes sans parler, sans nous regarder, légèrement hagards, le cerveau pleins de sons, sans pensées cohérentes.
Levés tard, si tard que nos hôtes étaient déjà partis. Tu entras dans ma chambre, en pyjama, déjà coiffée, mais pas vraiment éveillée, l’œil espiègle. Tu ouvris mon lit et y pénétras. Sans te laisser toucher, tu me racontas ton enfance, ton amour de la peinture, tes rêves d’avenir, exceptés ceux de ta vie sentimentale. Je regardais ton profil, je laissais mes paupières te caresser le visage, j’enfouissais mes lèvres dans ta chevelure, je respirais l’illusion de te posséder. Je devenais un autre être, celui qui te rêvait et finissait par t’atteindre malgré ta volonté. Nous nous levâmes, enfilant nos maillots pour partir à la plage, emportant un panier à provision contenant quelques réserves pour nous nourrir au long de la journée.
Vers seize heures, grillés quelque peu par le soleil d’été, nous décidâmes de visiter l’aquarium de Licentès, une petite merveille de biologie et de technologie. Arrivés au parking, nous fûmes aussitôt abordés par les rabatteurs qui nous convièrent à une visite complète qui ne duraient que deux heures. Nous entrâmes dans la tour de béton noir, contraints de progresser doucement dans une semi-obscurité, jusqu’au sas principal s’ouvrant sur la verrière de bois et l’aquarium géant. Il était possible de commencer la visite par le haut ou par le bas selon notre bon vouloir. Prenant l’ascenseur, nous nous retrouvâmes au dernier étage, à 70 mètres au dessus du sol, avant de chausser les patins à roulettes qui nous permettraient de redescendre sans trop user nos chaussures. Ces patins disposaient de freins hydrauliques que l’on manipulait grâce à une poire munie d’un bouton sur lequel il suffisait d’appuyer plus ou moins fortement. Un petit volant, situé sous le bouton, permettait d’effectuer de rapides changements de direction sans être obligés de trop se pencher. Il fallait être prudents, car de nombreux jeunes garçons empruntaient cette descente non pour admirer les merveilleux animaux qui se prélassaient dans l’aquarium, mais pour entamer une course de vitesse jusqu’au rez-de-chaussée. Certaine d’entre eux, ayant pris trop d’accélération, se fracassaient au pied de la tour et il fallait faire appel aux balayeuses municipales pour nettoyer le sol jonché de milliard de petits débris. De plus, les roulements à billes en or de leurs patins étaient recherchés avidement par leurs camarades qui auscultaient les caniveaux à quatre pattes pour y déceler les petites boules dorées. Une confusion certaine régnait lorsque de tels accidents survenaient. Nous eûmes beaucoup de chance, ce ne fut pas le cas ce jour-là.
Levés tard, si tard que nos hôtes étaient déjà partis, tu entras dans ma chambre, en pyjama, déjà coiffée, mais pas vraiment éveillée, l’œil espiègle. Tu ouvris mon lit et y pénétras. Sans te laisser toucher, tu me racontas ton enfance, ton amour de la peinture, tes rêves d’avenir, exceptés ceux de ta vie sentimentale. Je regardais ton profil, je laissais mes paupières te caresser le visage, j’enfouissais mes lèvres dans ta chevelure, je respirais l’illusion de te posséder. Je devenais un autre être, celui qui te rêvait et finissait par t’atteindre malgré ta volonté. Nous nous levâmes, enfilant nos maillots pour partir à la plage, emportant un panier à provision contenant quelques réserves pour nous nourrir au long de la journée.
07:17 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, amour, recherche de soi | Imprimer
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