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27/02/2018

Ta vie, ma fille

Ne te fais pas prendre ta vie, ma fille
Ne te laisse pas enjôler par les courants d’air
Par un regard subtil ou l’attrait du rêve
Traverse au large sur le trait pâle et vertueux
De l’insensible qui court en flèche, éperdu
D’étirement et d’enroulement sur lui-même

Seules celles éprouvant le feu intérieur
Qui entraîne l’être au-delà du néant
Et qui donne au visage l’étincelle vitale
Sont les vestales ignorées des égarés
Elles contemplent la foule immense et béate
D’un œil expert. Alors elles pleurent, en solitaires 

Poursuis encore, seule, ton chemin scabreux
Dédaigne les temples d’une douceur douteuse
Enjambe l’ombre des vertiges attirants
Et daigne offrir ton corps d’espérance
A la face lunaire des nuits sans sommeil
Qui portent en elles-mêmes leur accomplissement

Enfin, ne laisse pas disperser par les chants
De ceux qui n’ont que leur solitude à mettre
Aux côtés du chœur envié des déracinés
Pleine de toi-même et de désir de vivre
Ouvre-toi à ce long chemin dépouillé
Qui part devant toi jusqu’à la ligne

L’étincelle de ta rencontre avec la droiture
Qui se courbe dans l’espace vivifiant
Et qui se déroule dans le temps des amours
Te procurera l’apaisante délivrance
Tu te retourneras et admireras cette tangente
Qui te mène à toi-même en pleine conscience

 ©  Loup Francart

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