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10/10/2017

Le séquoia

Le séquoia tire la langue à tous les autres
Il s’élève seul vers les cieux grands ouverts
Et fait maintenant concurrence au clocher
Certes, il ne sait pas faire résonner
Une cloche d’airain en vibrations magiques
Mais la nuit, tel un fantôme caché
Il fait frissonner ses ailes déployées
Pour veiller sons son monde apeuré
Parfois même, le souffle de sa vitalité
Semble soulever ses genoux enterrés
Peut-être un jour prendra-t-il son bâton de pèlerin
Franchira-t-il l’océan et s’en ira-t-il vers ses frères
Dans la forêt primaire, repeupler ce territoire
Du génocide arboricole perpétré par la modernité
Et l’homme repenti contemplera peut-être
La grandeur et la magnificence de ces êtres de bois
Qui chaque année laisse en souvenir un anneau
Une bague à sa taille sans pour autant grossir
Puisqu’il multiplie en hauteur ce qu’il prend en largeur
Dans ce jardin, il n’a pas la meilleure place
Au sein des tilleuls proliférants et des pins du Liban
Tordant leur bras de désespoirs enjoués
Mais il règne en douceur et grandeur
Caresse gentiment d’un geste amoureux
Le feuillage lourd et chatoyant
De ceux qui le regardent sans pouvoir l’égaler

Tu es beau mon roi, perdu en cette terre inhospitalière
Tirant tes congénères vers l’extase de la lumière
Rêvant aux mers verdoyantes affrontant l’eau meurtrière

 

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