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10/10/2017

Le séquoia

Le séquoia tire la langue à tous les autres
Il s’élève seul vers les cieux grands ouverts
Et fait maintenant concurrence au clocher
Certes, il ne sait pas faire résonner
Une cloche d’airain en vibrations magiques
Mais la nuit, tel un fantôme caché
Il fait frissonner ses ailes déployées
Pour veiller sons son monde apeuré
Parfois même, le souffle de sa vitalité
Semble soulever ses genoux enterrés
Peut-être un jour prendra-t-il son bâton de pèlerin
Franchira-t-il l’océan et s’en ira-t-il vers ses frères
Dans la forêt primaire, repeupler ce territoire
Du génocide arboricole perpétré par la modernité
Et l’homme repenti contemplera peut-être
La grandeur et la magnificence de ces êtres de bois
Qui chaque année laisse en souvenir un anneau
Une bague à sa taille sans pour autant grossir
Puisqu’il multiplie en hauteur ce qu’il prend en largeur
Dans ce jardin, il n’a pas la meilleure place
Au sein des tilleuls proliférants et des pins du Liban
Tordant leur bras de désespoirs enjoués
Mais il règne en douceur et grandeur
Caresse gentiment d’un geste amoureux
Le feuillage lourd et chatoyant
De ceux qui le regardent sans pouvoir l’égaler

Tu es beau mon roi, perdu en cette terre inhospitalière
Tirant tes congénères vers l’extase de la lumière
Rêvant aux mers verdoyantes affrontant l’eau meurtrière

 

17/06/2014

Eric Roux-Fontaine

Quels étranges paysages : une forêt amazonienne dans laquelle erre un  homme qui vit sa vie ou trône un objet dont la présence est improbable. Et cette forêt devient le concentré de nos lourdeurs et le mausolée de nos aspirations. Elle est abondante, opaque, déraisonnable, recouverte d’eau et de brume, empreinte de clarté et d’ombre. Tiens une piscine entouré d’eau, quelle curiosité !

Et même un plongeur entouré de feu qui se jette dans le vide, fou d’il ne sait quoi !

Et là la forêt dans toute sa magnificence, au matin, émergeant de la brume, montant dans l’azur, ne reposant plus sur terre et dévoilant ses coroles au regard admiratif.

Mieux encore. Le rêve achevé. Il ne reste qu’un lit dans la profusion des fleurs, boutons et akènes. Le ciel se montre, réel, bleu azurin, perçant au travers des feuillages.

« Sa peinture, sensible et pudique, exprime des émotions contenues qui nous touchent au plus profond. Elle transcrit l’insaisissable, l’apparence fugitive, le regard suspendu, dans une relation mystérieuse à la beauté du monde. Bachelard nous dit que « le réel n’est plus que le reflet de l’imaginé », c’est en cela que la peinture d’Eric Roux-Fontaine touche à l’intemporel. » (Gérard Gamand, Rédacteur en chef du magazine Azart)

 

Allez voir son exposition à la galerie Felli (127 rue vieille du Temple 75003), une excellente galerie qui donne de la peinture une vision réconfortante. 

http://www.rouxfontaine.com/publications.php