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30/09/2014

Optimisme

La principale objection à l’optimisme ne teint pas à la réalité du monde, mais à un certain positionnement intellectuel. Le pessimisme est plus avantageux : annoncer le pire et, à la moindre catastrophe, se vanter de l’avoir prévu, est simple et stratégiquement payant. L’optimisme est plus périlleux, puisqu’il exige de regarder l’horizon, de déceler la tendance au-delà des accidents, tout en courant le risque de passer pour Pangloss, si bien ridiculisé par Voltaire parce qu’il estimait que tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. L’optimisme est guetté – comme tout prisonnier d’une idéologie explicative du monde – par la tentation de rejeter les événements inattendus qui ne corroborent pas sa théorie de départ. A chaque instant l’optimiste devra se demander s’il est bien raisonnable de le rester. Oui, pour l’instant…

Guy Sorman, Journal d’un optimiste, Fayard, 2012

 

L’optimisme est-il une maladie rare ? On pourrait le croire à en voir l’image de la France à l’intérieur comme à l’extérieur, dans la vie quotidienne comme dans la tête des gens. Le pessimisme envahit la planète France que l’on soit sous le règne de l’un ou l’autre président qui font tout dans le verbe pour paraître optimiste, mais dont les actes laissent un goût étrange de « n’y revenez pas ».

Qu’est-ce qui différencie l’optimiste du pessimiste ? L’espoir en l’avenir pour soi-même, les sociétés et le monde en général. Le plus important est bien l’espoir pour soi-même. Il conditionne le reste. Le psychanalyste Cyrulnik a promu le terme résilience que l’on peut résumer comme la capacité pour une personne, un groupe ou une société à s’adapter à un environnement changeant. Depuis maintenant plus de dix ans, les politiques ont monopolisé ce mot et l’ont inscrit dans le marbre des documents officiels, tels que le Livre blanc pour la défense et la sécurité de 2008, puis de 2013. Mais ils l’ont transformé en capacité à gérer une crise. La résilience est devenue une organisation promue par l’Etat pour être capable de faire face à une crise, quelle qu’elle soit. Bel exemple de pessimisme. On organise la société pour malgré tout s’en tirer dans les crises de plus en plus nombreuses qui peuplent le monde.

Pour Cyrulnik, il s’agit bien d’une force intérieure, personnelle et indivise, qui permet à l’homme dans l’adversité, de faire face et de surmonter les circonstances pour rebondir. Que faire lorsque tout est perdu ? Non pas attendre que l’Etat vous assiste, mais se prendre en main et surmonter son désespoir au lieu de l’entretenir et de laisser les autres le déclarer seule vérité.

La résilience, c’est la grâce devenue réalité.

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