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04/08/2013

L’âme s’expose

Quand l’âme ouvre sa fenêtre au monde
Et montre au vent sa blancheur lessivée
Les yeux des hommes se révulsent
Les oiseaux eux-mêmes cessent de planer
Pour s’emprisonner dans l’espace
Une goutte d’éternité ravive l’œil
Et lui donne un regard vierge

Penchée au-dessus de l’allège
Elle s’édifie de sa contemplation
Et respire l’air pur de la bonté

Sa blessure volontaire, divine
Lui rend sa légèreté d’antan
Lorsqu’à peine née, elle offrait
La transparence de sa vision
Aux parents accaparés de soins

Cette ouverture, l’âme au chaud
Les mains froides tendues au dehors
Fait du postulant un capitaine
De bateau ivre dans la tempête

La vie enserre l’histoire, même si
Les oiseaux entrent dans la pièce
Et se repaissent d’or et de myrte
Ils s’envolent lourds de trésors
Pour poursuivre leur chasse
D’autres huis ouverts sur le monde
Jusqu’au jour où, d'une bouche âpre
Un dernier souffle, rare
Exhale un rire rauque
Dans l’air empesé du matin
Et se tait… définitivement

La fenêtre sur le monde se ferme
Le dehors n’ouvre plus sur le dedans
Le dedans ne donne plus son trésor
Au regard des hommes seuls

Dieu est bien là, derrière la vitre
Ronronnant près de l’âtre
Attendant la fin des jours  

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