01/03/2013
La perception du divin
Un jour, l’Homme prend conscience qu’il est devenu sensible à une certaine perception du Divin répandu partout. Interrogez-le. Quand cet état a-t-il commencé pour lui ? Il ne pourrait le dire. Tout ce qu’il sait, c’est qu’un esprit nouveau a traversé sa vie.
« Cela a débuté par une résonnance particulière, singulière, qui enflait chaque harmonie – par un rayonnement diffus qui auréolait chaque beauté…Sensations, sentiments, pensées, tous les éléments de la vie psychologique de prenaient l’un après l’autre. Chaque jour ils de venaient plus embaumés, plus colorés, plus pathétiques, par une Chose indéfinissable, - toujours la même Chose. Puis la Note, le Parfum, la Lumière vagues ont commencé à se préciser. Et alors je me suis mis à sentir, contre toute convention et toute vraisemblance, ce qu’il y avait d’ineffablement commun entre toutes ces choses. L’Unité se communiquait à moi, en me communiquant le don de la saisir. J’avais vraiment acquis un sens nouveau, - le sens d’une qualité ou d’une dimension nouvelle. Plus profond encore : une transformation s’était opérée pour moi dans la perception même de l’être. L’être désormais a commencé à m’attirer et à me griser. »
(Teilhard de Chardin, Le Milieu divin, Editions du Seuil, 1957, p.159)
C’est le commencement de la vie, une exaltation, une envolée, une évasion et un émerveillement. Cet état est semblable à l’amour. Sauf que cet attrait nouveau pour le monde n’est pas lié à la présence ou l’absence de l’être aimé(e). Il est universel et porte sur tout : les hommes et les femmes, les espèces animales et végétales, les paysages, l’obscurité et la lumière, l’immensité du cosmos. L’être s’agrandit, se dilate, tout en se dégonflant lui-même de toute velléité de richesse matérielle ou morale. Vous flottez dans l’azur tout en observant avec une acuité nouvelle un monde nouveau, illuminé, transfiguré par cette présence que vous ignoriez.
Malheureusement cela ne dure pas. Reviennent les jours mornes et silencieux. Quelle épreuve ! Vous perdez votre raison de vivre. Vous vous efforcez de la regagner. Vous y arrivez, vous échouez, vous êtes balloté entre un monde sans signification intérieure et un état où tout s’explique de manière claire. Ce n'est pas une compréhension intellectuelle. Ce n'est pas un raisonnement extérieur à vous-même. Cette expansion est perceptible instantanément, sans filtre, sans concepts. Elle vous unit. Il n’y a plus d’un côté les émotions, les sentiments, et de l’autre l’intellect ou encore le physique. Vous vous harmonisez et vous unifiez. Surtout ne pas conceptualiser cet état. Cela suffit à le désenchanter.
Allons, est-ce possible ? Oui, et cela est donné à tout homme. Merci à celui qui se cache derrière tout cela.
07:53 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : amour, réalisation de soi, spiritualité | Imprimer
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