02/11/2012
La Toussaint : parler de Dieu, parler à Dieu
« En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés. Ne leur ressemblez pas; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. » (Matthieu 6:7-8)
Nombreux sont ceux qui parlent de Dieu. Ils en parlent sur tous les tons : avec chaleur comme les charismatiques, avec componction comme les religieux, avec savoir comme les théologiens, avec menaces comme les islamistes, etc.
Moins nombreux sont ceux qui prétendent que Dieu leur parle : indirectement par la Bible ou tout autre livre saint, ou directement. Seuls des jugements indirects permettent de faire le tri entre l’affabulation et le mystère de la parole de Dieu.
Beaucoup moins nombreux encore sont ceux qui parlent à Dieu. Comment lui parlent-ils ? La prière est le langage des hommes pour parler à Dieu. Mais elle emprunte la parole humaine. Alors elle n’est que le reflet de la vie extérieure ou intérieure de celui qui prie. Enfermé dans notre bulle de compréhension, pouvons-nous sortir de notre connaissance pour rencontrer Dieu face à face ?
Il existe une littérature importante de dialogues avec Dieu, comme celle de Neale Donald Walsch, par exemple. Qu’en penser ? Cela fait un peu conte de fée. Le plus beau dialogue est celui du Cantique des cantiques, merveilleuse allégorie qui illustre le dialogue entre Dieu et l’homme, hors de toute forme conventionnel. Une autre manière de parler à Dieu est l’utilisation de la poésie. Paul Verlaine a écrit un très beau poème : « O mon Dieu, vous m'avez blessé d'amour. Et la blessure est encore vibrante… Mais ce que j’ai, mon Dieu, je vous le donne. » Mais le poème emprunte à la parole humaine, avec sa vision.
Le chant, qui allie parole et musique, et en particulier la psalmodie, permet au chanteur de sortir de lui-même et de s’ouvrir à la réponse de Dieu. La musique en général est également une autre façon de parler à Dieu. Elle fait entrer en vibration sans besoin de paroles. Certains minimalistes actuels utilisent cette forme de langage pour dire leur foi.
Enfin, la meilleure façon de parler avec Dieu est bien sûr le silence. Non pas le silence avec les hommes, mais le silence intérieur, l’absence de dialogue avec soi-même jusqu’au calme de l’esprit. C’est la finalité de la méditation qui doit mener au silence : « Je comprends et je sais par expérience “Que le royaume de Dieu est au-dedans de nous”. Jésus n’a point besoin de livres ni de docteurs pour instruire les âmes, Lui le docteur des docteurs, il enseigne sans bruit de paroles… Jamais je ne l’ai entendu parler, mais je sens qu’il est en moi, à chaque instant il me guide, m’inspire ce que je dois dire ou faire. » (Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus)
En fait, on ne parle pas à Dieu. Il parle à chacun de manière différente et certains lui répondent et le suivent.
07:07 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : parole, religion, spiritualité | Imprimer
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