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11/07/2020

Particule

 

Éclatement d’une goutte

Fuyant vers l'infini

Perdue dans l’espace

Rassemblée dans le temps

Goutte isolée de matière

Sans réelle consistance

Un souvenir dans l’obscurité

Surgissant du néant

Qu'est-on ?

poésie,écriture,poème littérature

©  Loup Francart

 

13/06/2020

Echappé

Comme toujours l’attrait du vide
L’absence est ce trou dans le ciel
De ton fantôme errant en toi
Pfuittt… plus rien, juste un abime…
Alors je cours pour te rattraper
Et je tombe à mon tour, éperdu
Je ressens juste l’odeur du vide
Qui s’ébroue autour de ma personne
Et m’enduit de crème odorante
Comme un reste de parfum vieilli
Je deviens filament, m’allongeant
Jusqu’à la rupture du chewing-gum
Faisant exploser mes pensées
En me baignant de bulles multicolores
J’erre alors dans l’absence de mots
Priant le ciel de me rendre la parole
Je rafistole le personnage échappé
Jusqu’à ce qu’il reprenne l’apparence
D’un humain corps et âme
Mais quelle fatigue, car depuis
Je traine derrière moi
Mon double déformé et songeur
Rien ne va plus !

©  Loup Francart

17/05/2020

Le nom

Tu n’es qu’un nom
Qui bourdonne dans la tête
Comme une mouche qui tourne
Et t’enlace dans ses pièges

Parfois elle s’arrête
Je dors sans scrupule
Jusqu’à ce qu’elle revienne
Et m’entraîne dans une nouvelle aventure
Qui me laisse le cœur battant
Ouvert à toutes les turpitudes
D’une absence de ta présence

D’autres fois, enlacé dans tes bras
Je baigne dans le bonheur…
Mon corps devenu enfant…
Cela ne dure pas longtemps
Mais me permet de poursuivre ma quête

Dieu, où es-tu ?
Je te cherche au réveil
L’œil ouvert sur la nuit
Et je ne trouve que le vide
Des étoiles et des gouffres
Qu’offre la nature au passant
En recherche de désolation

Ton nom n’est qu’un point
A l’horizon du désespoir
Car il cache ta réalité
Qui ne se dévoile jamais
Tu possèdes plusieurs noms
Tous plus révérés que l’autre
Celui de ton voisin de palier…
Comment unir ces contraires
Tenant au plus profond de l’être
Là où la chair rougie
Se montre dans sa vérité d’homme ?

Quel mirage me fait courir ?
A l’horizon je distingue
Ce point noir et brillant
Qui s’appelle Dieu
Et que j’appelle Déité
Nom abstrait de l’au-delà
Qui ouvre sur le calme
Qui suit la tempête
Tous s’entrecroisent
L’arme agitée et menaçante
Jusqu’au jour où ce nom
Devient celui de la délivrance

Plus de rancœur, plus s’affrontements
La mer de volupté intérieure
Velours sous les doigts de la main
Boisson enivrante qui s’empare de l’être
Et te rend autre, mais toi-même
Debout devant ton Dieu
Empli d’irréalité
Gonflé au gaz de la félicité
Reposant au nid de la création
Jusqu’au jour de son retour
Dans ta divine chaleur

Ce nom n’est qu’un symbole
D’une réalité plus grande
Que la moindre pensée
Ou la moindre sensation
Ou le moindre sentiment
Il te prend tout entier
Te secoue tout ton être
Et te rend transparent
Nu et vide de tout ce moi
Qui te gonfle d’impatience
Empêche ta vision unique
D’un Dieu devenu autre
Au-delà des mots…

Silence…

 ©  Loup Francart