19/09/2021
Equitation (poème)
05:00 Publié dans 11. Considérations diverses, 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dressage, cheval, élégance | Imprimer
20/03/2015
La mode à Paris
Hier, je me promenais dans le quartier du Palais royal et marchais en contrebas d’un trottoir. Ne plus voir que les pieds de nos concitoyens représente un privilège certain. Ils sont beaux, épanouis et nantis. Beaux en partie par les tiges qui en sortent, fines et racées, revêtues de soie hors de prix qui lâche tous les trois jours. Epanouis, par l’aisance avec laquelle ils marchent et devisent ensemble, tapant du talon avec force et plaisir. Nantis enfin, car suivre la mode exige des sacrifices financiers : se priver de repas pour acheter les précieuses chaussures n’est pas à la portée de tous. Mais tous doivent porter ces chaussures sous peine d’être exclus de l’appellation « parisienne » qui signifie l’être féminin le plus admirable au monde.
De quoi sont-ils chaussés ces pieds des parisiennes si élégantes ? Eh bien, de boots évidemment ! Je n’avais jusqu’à présent jamais ouvert les yeux devant cette réalité : neuf parisiennes sur dix portent des boots, bottes ou chaussures montantes. Elles arborent ces êtres mi-autonomes, mi-admirables et admirés, garnissant les pieds petits et si mignons de ces demoiselles ou dames joyeuses, enjôleuses et cajoleuses, devenus symbole haut et fort de l’élégance française (je n’ai pas encore eu l’occasion de mesurer la même attractivité pour ces hauts de chausse chez nos voisins). Et ils passent là devant moi, piétinant le pavé, laissant monter du sol quelques poussières mal venues, écrasant un mégot jeté là par hasard. Ils sont nombreux, battant la semelle, plus nombreux encore courant en tous sens, rares ceux qui s’arrêtent et se font face, encore plus rares, les derniers des mohicans, arrêtés face à face, dont une paire se dresse sur la pointe des pieds pour que sa propriétaire devienne objet d’amour. C’’est le printemps, ou presque, et cela signifie tout : la chaleur du bitume confronté au soleil, l’ardeur de la jeunesse à se rencontrer, les interjections entre les sexes, jusqu’aux caresses de lèvres vagabondes qui se rencontrent par inadvertance.
Il est évident que les boots, de par leur forme et leur attrait, facilitent la prise de connaissance. Certains ne sont cependant pas très abordables : lanières de cuir, noirs évidemment, agrémentés de clous dorés et de talons ferrés. D’autres sont plus amènes : cuir aussi, mais tannés et brillants de tous leurs feux, ou encore en peau, rouge ou jaune, souples comme la queue des lézards en vadrouille. Sans voir la tête des demoiselles au-dessus de leurs chaussures, j’en devine qui se contemplent les doigts de pied avec bonheur : « Quelles sont belles ces chaussures. Je les ai payées un peu chers, mais vraiment, c’est le top du top ! » « Elles montent royalement les escaliers », se disent entre elles les jambes en l’air. Alors elles redescendent pour se laisser remonter d’un pas plein de dignité cachée, d’envie suscitée ou de plaisir non dissimulé.
D’autres, il est vrai, ne font guère parisiennes. Mais c’est cela le chic, ne pas avoir l’air de ce que l’on est, n’en montrer qu’à demi l’existence tout en ayant l’air de dire : « Tout ceci, c’est pour ceux qui veulent frimer ! » Mais au-dessus de ces bottines s’étend un pantalon hors de prix et une petite veste, trop petite, qui fait tourner les pieds de nombreuses autres chaussures montantes.
Certaines se veulent royales, couronnées de colliers, brillantes comme un sou neuf, surmontées d’allumettes désirables gainées de bas innocents. Ceux-ci ne fréquentent que leurs semblables, des êtres de qualité, portés par des personnes remarquables et remarquées.
Enfin, les impériales, simples, mais ornées de cheveux qui donnent un air de fête et font dresser sur la pointe les pieds qui les portent. Peut-être s’exercent-elles à ces rapports particuliers de printemps dont nous avons parlés tout à l’heure, ou encore s’extasient-elles en se contemplant à la devanture d’un magasin.
Une fois de plus l’excellence parisienne se manifeste ouvertement aux yeux du monde. Tous et toutes dans le même moule, mais quel moule, celui d’un hors normalité que tous arborent.
07:30 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mode, élégance, chaussures, féminité | Imprimer
09/01/2013
Au fil des boutiques : JB Guanti, gantier
Nous avons déjà eu l’occasion d’admirer certaines boutiques de gants (voir au fil des boutiques : la maison Fabre, du 18 mai 2011, http://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/archives/category/decouvertes/index-1.html). Ne méritent-ils pas notre admiration ces boutiquiers qui s’efforcent de transformer en œuvre d’art leur devanture et de nous faire rêver devant les fantasmes qu’ils proposent.
La boutique est colorée, vivante, et les gens s’arrêtent pour y jeter un œil curieux avant de continuer leur chemin. Elle ne désemplit pas de personnes aux mains nues qui regardent tristement leurs doigts refroidis et bleutés et qui ressortent revêtus de cuir ou de laine de toutes les couleurs.
Nous assistons à un ballet bien réglé de mains ordonnées, strictes, qui serrent dans l’une l’autre échevelée, comme le font les BCBG qui ne peuvent mettre ensemble leurs deux gants, prêts à baiser la main d’une beauté survenant sur le trottoir. Cette fois il s’agit d’un bataillon de jeunes gens attentifs, fiers de mettre en évidence leur attention aux jolies filles de la rue Tronchet. Un environnement tel que la séduction devient jeu d’enfant.
Les messieurs plus sérieux sont à l’écart et mettent en évidence leur magnificence inégalée. Certes, même comportement, même attitude, mais avec quelle grâce et lenteur. Le sérieux devient jeu de séduction d’un autre âge, mais les gants restent la qualification des séducteurs quadragénaires du quartier. Quartier chic, donc soumis aux pressions du paraître et de l’élégance visible. Raideur des articulations, mais souplesse et tenue du cuir !
Mais les dames ne sont pas en reste !
Certaines restent sportives, aériennes, et se chaussent de gants à trous ou de peaux de gibiers coûteux.
D’autres se veulent plus féminines et classiques, et s’affublent de gants à pois. Quel effet au bout des doigts !
Enfin, certaines n’hésitent pas à paraître sérieuses, femmes d’affaires, mais strictes jusqu’au bout des ongles, revêtues de noir assaisonné de bleu ou rose fuchsia se dissimulant derrière l’élégance classique.
Et chacun, homme ou femme, repart fièrement, ganté de neuf, sortant de la boutique comme un prince du siècle dernier, remerciant les vendeurs de leur attention charmante.
07:40 Publié dans 12. Trouvailles diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mode, élégance, société | Imprimer