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10/05/2017

Blessure de l'âme

En un mot, en un acte commis malencontreusement, sans la réflexion nécessaire qui devrait exister pour chaque geste, issu d’une impulsion passagère et irraisonnée que l’on regrette ensuite, mais qui déjà est passée, je détruis souvent la trame bâtie avec patience dans l’esprit d’un être qui m’est cher, cette trame tissée de gestes ou de paroles insignifiants, dont j’ai pressenti chacune des ramifications  qui poussaient lentement après chaque rencontre, dont j’ai perçu le bourgeon qui, né au hasard d’une conversation, sur un mot peut-être, a muri lentement, s’est gonflé et a éclaté un jour apportant à mon travail un heureux avancement.

Je ne m’en rends d’abord pas compte. Le geste se fait naturellement, dans l’ivresse d’un instant de plaisir, dans l’incertitude passagère qui survient toujours à quelque moment et à laquelle on ne prend pas garde. Ce n’est qu’ensuite que sur une parole de l’être blessé ou sur celle d’un autre qui lui est proche, que se dévoile, comme dans un orchestre est souvent voilé par les autres instruments le jeu de la harpe et qu’un silence voulu du compositeur met un moment en valeur, cette blessure invisible et saignant doucement , détruisant peu à peu chacun des fils de la trame, du côté où ils se rattachent à l’affection et ne leur laissant comme attache que le côté de la mémoire pour les faire entrer doucement dans le domaine du souvenir, où, emmêlés avec les fils ténus d’autres souvenirs, ils passeront dans celui de l’oubli inconsciemment, mais infailliblement.

 

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