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22/12/2015

La fin de l'histoire (6)

Ah, ça y est ! Il commence à divaguer et a perdu le fil de ses idées. Il ne pense plus à ce qu’il cherche, mais à son environnement. Peut-être doit-il se poser la question non pas de ce qu’il ne veut pas, mais de qu’il chercher. Par quoi remplacer ses pensées, qui se résument à ce qu’il ne veut pas penser ? Et puis, faut-il réellement remplacer une pensée par une autre, même personnelle ? Il n’en était pas sûr et il lui fallait approfondir. Au cours de cette soirée, il soupesa l’ensemble des questions contenant la première question. Pas de réponse. Rien que des questions et d’autres questions, puis encore d’autres. Dieu que c’est difficile ! Tiens, que vient faire Dieu dans tout cela ? Non pas le Dieu qui vous permet de vous intégrer sagement à la société, mais un dieu qui devrait aider à répondre à ces questions. Progressivement une confusion s’installa dans son esprit. Il n’arrivait plus à maîtriser les interrogations qui l’assaillaient, venant de toutes les directions et dans tous les domaines. Stop !

Il se leva, se dégourdit les jambes et sortit. Ouf ! Quelle chaleur ! Il eut l’impression d’être un morceau de viande fraiche que l’on met dans une poêle. Il rentra très vite, se coucha et s’endormit aussitôt, fatigué d’avoir trop pensé. Pourtant la méditation ne devrait pas fatiguer, se dit-il en se réveillant. Quel mystère et quelle idée de vouloir méditer ! Au fait, je n’ai pas encore répondu à la question « Pourquoi vouloir être libre et qu’est-ce que la liberté ? » Moi et le monde, pensa-t-il tout à coup. Oui, c’est bien le monde qui m’empêche d’être libre. Pas seulement les autres, mes condisciples, mais également mon environnement naturel et social. Cependant, sans le monde, sans son soutien indispensable, je ne serai pas. Alors si ce n’est le monde, c’est donc moi ! »

Ainsi, être libre, c’est être délivré de ses émotions, ses sentiments, ses pensées, ses attitudes, ses comportements qui emprisonnent. Oui, mais la liberté, c’est pouvoir choisir et si je n’ai plus tout cela pour choisir, comment vais-je faire ? Il y a là un véritable paradoxe : se délivrer de soi-même pour être libre, mais ne plus pouvoir choisir parce que l’on n’est plus rien. Impossible. Et pourtant c’est vrai, se dit-il. Tiens, mais au fond, je poursuis ma méditation sans m’en rendre compte. C’est peut-être la meilleure façon de méditer, le faire sans le savoir.

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