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14/08/2015

François Fabié, poète

« François Fabié est un homme simple et un poète raffiné autant que profond. Sa mère était paysanne et son père bûcheron. C'est cette enfance merveilleuse qui va inspirer ses poèmes et il ne cessera jamais de chanter le Rouergue ainsi que ses pâtres, ses loups, ses rivières et ses habitants.

Il publia huit recueils chez Lemerre, alors éditeur renommé des Parnassiens. » (http://short-edition.com/classique/francois-fabie)

Il écrivit de très beaux vers non seulement sur son environnement campagnard, mais sur sa compréhension de la vie. Ainsi le poème « Savoir vieillir » :

 

Vieillir, se l'avouer à soi-même et le dire,
Tout haut, non pas pour voir protester les amis,
Mais pour y conformer ses goûts et s'interdire
Ce que la veille encore on se croyait permis.

 

Avec sincérité, dès que l'aube se lève,
Se bien persuader qu'on est plus vieux d'un jour.
À chaque cheveu blanc se séparer d'un rêve
Et lui dire tout bas un adieu sans retour.

Aux appétits grossiers, imposer d'âpres jeûnes,
Et nourrir son esprit d'un solide savoir ;
Devenir bon, devenir doux, aimer les jeunes
Comme on aima les fleurs, comme on aima l'espoir.

Se résigner à vivre un peu sur le rivage,
Tandis qu'ils vogueront sur les flots hasardeux,
Craindre d'être importun, sans devenir sauvage,
Se laisser ignorer tout en restant près d'eux.

Vaquer sans bruit aux soins que tout départ réclame,
Prier et faire un peu de bien autour de soi,
Sans négliger son corps, parer surtout son âme,
Chauffant l'un aux tisons, l'autre à l'antique foi,

Puis un jour s'en aller, sans trop causer d'alarmes,
Discrètement mourir, un peu comme on s'endort,
Pour que les tout petits ne versent pas de larmes
Et qu'ils ne sachent pas ce que c'est que la mort.

 

Mais savoir vieillir, consiste auparavant à savoir vivre, ce qui est encore plus compliqué.

Alors apprenons à vivre pour mieux mourir !

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