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15/05/2015

André-Pierre Arnal, Supports/Surfaces


« Né à Nîmes en 1939, André-Pierre Arnal travaille à Paris. Imprégné de culture méditerranéenne, baigné dans les paysages bas-Ianguedociens et cévenols, il tire de sa double formation, littéraire et plastique, une activité duelle unissant peinture et une écriture vécue et transmise par le biais de l'enseignement du français durant plus de trente ans. Servi par cette double pratique, par le goût de l’expérimentation aventureuse des divers aspects de la production picturale, il a su concentrer son attention et sa recherche sur son propre cheminement intérieur.

Après un rapide passage aux Beaux-arts de Montpellier, il poursuit dans les années 1960 une recherche solitaire, marquée par la découverte de Matisse, des abstraits américains ­et surtout de Paul Klee. A partir d'une exploration de la technique du "monotype", son goût immodéré pour les objets d'art populaire l'amène à s'en inspirer et il fera de la "cocotte en papier" le point de départ d'une série de pliages sur toile qui, dans les années 1970, l'inscrira naturellement, tout comme son rapport au langage, dans la problématique du groupe Supports/Surfaces, dont il va partager l'aventure. Il prend position contre une conception individualiste de l'artiste. L'accent est mis sur la déstructuration du support traditionnel de l'œuvre dont les différentes composantes - le cadre, le châssis, la toile et la couleur - sont considérées dans leur individualité.

Depuis, André-Pierre Amal n'a cessé de rebondir, explorant une infinie variété de supports - de la toile de coton à l’ardoise d'écolier - et de techniques : monotypes, empreintes, fripages, froissages, pliages, teintures sur réserve, ficelages, frottages, pochoirs, arrachements, collages, déchirures obliques. Travailleur méthodique, aimant la dynamique de l'expérimentation comme l'ancrage réel dans les matériaux sensuels, avec une prédilection de plus en plus marquée pour la couleur, il réinvente la notion de série, par la démultiplication à l'infini de son travail de peintre.

Depuis quelques années, la production de l’artiste s'est orientée vers un cloisonnement de la toile peinte, en même temps qu'il utilise, récupérées et accumulées depuis longtemps, des cartes routières entoilées, pliables ou déployées, faisant appel à plusieurs techniques intégrées. Ce "dessus des cartes" donne lieu à des résultats plus complexes que ceux des premières séries d'un travail qui couvre aujourd'hui plus de quatre décennies. »

(Site de l’artiste : http://andrepierrearnal.com/biographie.html


Quelle idée de passer une vie à enduire de peinture des toiles, puis à les plier jusqu’à ne plus former qu’un paquet cadeau que les femmes mettront amoureusement sur une table, en exposition. Naissance du monde réduite à un geste artisanal et ménager, celui de la servante qui range pour oublier ensuite ce désordre arrangé.

 

Ces pliages sont faits avec soin et se transforment même en véritables toiles dignes des grands maîtres contemporains, tel ce pliage aux couleurs superbes et à la géométrie rigoureuse. Gris-bleu, passage de graduation de bords de mer sous la brume : un condensé de Bretagne qui vient du fond des souvenirs d’enfance quand la parole n’était pas là pour exprimer le ravissement ressenti.


 

La pratique du vitrail lui permet de retrouver les couleurs éblouissantes des vitraux du Moyen-âge, en particulier ces rouges perçants, mais si reposant qu’on a envie de plonger dans cette piscine qui tend ses bras de pourpre et de se laisser aller à une extase sans fin. Le même rouge que celui que l’on voit lorsque les yeux fermés, en été, vous tendez votre visage au soleil et vous vous laissez réchauffer le cœur à vif dans une fournaise tiède.

Mais il y a aussi d’étranges regards au fond des entrailles, jusqu’au plus profond de la chair, là où l’être s’ouvre et dévoile sa réalité fractionnée. De l’être à la matière constitutive des personnalités malgré l’envie de s’échapper vers une existence aérienne et sans nuage. On ne trouve ce désir que dans les interstices des traits, comme un vol vers la profondeur du cosmos.



 


 


Inversement, ses froissages sont vivants, animés d’une existence animale, comme la découverte d’un nid de petits êtres couchés ensemble dans leur nid douillet enfoui sous la terre. Vite recouvrons-le et gardons en mémoire cet agencement insolite, mais beau, comme un parfum qui vous environne, mais que nous n’arrivons pas cerner.


 


 


Il s’est également essayé à des pictoèmes au travers de ses livres dans lesquels l’image reste primordiale, mais à laquelle le texte apporte un plus, une explication détournée d’un ressenti à fleur de peau, comme une chemise un jour d’été.


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