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19/01/2015

Le gymel

https://www.youtube.com/watch?v=6zciDnkMjfE


 

Le gymel est d’origine scandinave (XIIe – XIIIe). C’est un faux bourdon strictement parallèle. L’origine du nom de ce procédé vient du latin gemellus « jumeau ». Cette forme de chant constitue le début de la musique polyphonique. Le début du chant est strictement parallèle, à la tierce, puis il s’infléchit pour partir de l’unisson et y revenir.

Un bon exemple du gymel est l’hymne à Saint Magnus, datant du XIIIe siècle. En voici le début dans le manuscrit du XIIIème siècle conservé à l’université d’Uppsala :

En voici une transcription en notation moderne :

I. Nobilis, humilis, Magne martyr stabilis,
Habilis, utilis, comes venerabilis
Et tutor laudibilis tuos subditos
Serva carnis fragilis, mole positos.

I. Magnus, noble et hymble martyr puissant,
Valeureux, seriable, vénérable compagnon
Et guide digne de louanges, protège tes sujets
Devant le danger où ils sont, par la faiblesse de la chair.

II. Præditus, cœlitus, dono Sancti Spiritus
Vivere, temere, summa caves opere
Carnis motus premere, studes penitus
Ut carnis in carcere, regnet spiritus.

II. Pourvu du don du Saint-Esprit, tu as pris soin
Dans toutes tes actions de vivre sans souci du lendemain
Et de réprimer les pulsions de la chair.
Tu t’es profondément appliqué
Pour que, une fois obtenue la maîtrise de la chair, l’esprit règne.

III. Gravia, tedia, ferens pro justicia,
Raperis, terreris, donec ictu funeris
Abymis extolleris ad cœlestia
Sic Christo conjungeris per supplicia.

III. De graves dommages tu as subi par amour de la justice,
On t’a persécuté jusqu’à ce qu’un funeste coup
T’emporte des abîmes pour te porter en haut des cieux
Où par ton supplice, tu as pu t’unir au Christ.

IV. Pura gloria, signorum frequencia
Canitur, agitur, Christus benedicitur,
Et tibi laus redditur in Ecclesia
O quam felix cernitur hinc Orchadia.

IV. Ta pure gloire ainsi que tes nombreux miracles
Est chantée. Tu es béni par le Christ
Et nous proclamons ta louange dans toute l’Eglise
Depuis ces Orcades, îles bienheureuses.

V. Gentibus laudibus, tuis insistentibus
Gratiam, veniam & æternam gemmam,
Precuum preinstantiam propter optine
Hanc salvans familiam a discrimine.

V. Que le peuple qui chante sans cesse tes louanges
Obtienne grâce, pardon et biens éternels.
De grâce, écoute nos incessantes prières
Et préserve notre famille de la chute par le péché.

 

L’intervalle de tierce était considéré comme un intervalle dissonant à cette époque sur le continent européen, probablement parce que la musique européenne de l’époque était fondée sur les considérations pythagoriciennes des intervalles. La gamme de Pythagore donne des quintes justes pures, mais les tierces ne sonnent pas très bien dans ce système. Ce chant de Vikings devait paraître très étrange aux oreilles étrangères, qui réprouvaient l’usage de la tierce. (from : http://www.schola-sainte-cecile.com/2011/07/24/nobilis-hu...)

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