18/03/2014
Arbres dénudés (3)
Tel un squelette de femme, il se pavane dans les champs, faisant admirer ses membres, étendant ses bras et ses jambes pour mettre en évidence son harmonie. Oui, il est beau de symétrie, de rondeur, d’aisance. Admirez cet épanouissement serein qui se laisse voir nu, sans complexe, trônant dans le désert, s’ouvrant de son ventre enchâssé pour dévoiler ses cheveux défaits.
Celui-ci est torturé. Il crie de désespoir et n’est pas entendu. Il se tord les bras et les mains pour marquer notre manque d’attention. Il se gonfle la poitrine pour dire son étonnement. Rien n’y fait. Reste tranquille, continue de couvrir la campagne de ton ombre, tu es beau de sacrifice inutile.
Le fantôme, les doigts levés, crie au monde sa solitude parmi ses frères. Il a mis ses mitaines et clame haut et fort sa différence. Mais rien n’y fait, il est là, levé dans une classe alignée, mais ne peut se faire entendre. Crie toujours, on ne sait jamais…
Solitaire, le vieil ours se montre à tous. Il ne craint pas le ridicule. Qui d’autre que lui peut se vanter de détenir une telle couverture ? Il se dresse debout et fait impression, quelle force compacte et majestueuse. Venez voir mes biceps, admirez ces pectoraux poilus. Rien ne me fera bouger !
07:05 Publié dans 14. Promenades | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : nature, écologie, solitude, arbre | Imprimer
Commentaires
Je relève que le fond de votre article aborde le thème précisément. Désormais, je serai l’un de vos lecteurs les plus assidus. À très bientôt. Zara
Écrit par : adela | 11/04/2014
Merci Zara. Votre commentaire et votre assiduité réchauffe le cœur. A bientôt peut-être.
Écrit par : Francart | 13/04/2014
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