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30/12/2010

La longue main de mon regard

 

La longue main de mon regard au poing fermé dans la nuit noire

S’est avancée derrière la vitre pour se fermer sur l’obscure froideur

De la rue ouatée et transparente. A l’abri de l’enceinte linéaire

Du verre mobile et ondulé, j’ai tâté chaque recoin d’ombre

Comme un lac profond et frais dont on cherche vainement le fond.

J’ai caressé le velours frissonnant du halo de lumière,

Accroché en guirlandes éphémères sur les murs tièdes.

J’ai arrondi le creux de ma paume sur la boule de chaleur

Qui se creusait un nid douillet dans la courbe du globe oculaire,

Penchant la tête de côté pour bien me pénétrer de ce contact bienfaisant.

Et j’ai voulu aller plus loin, regarder les étoiles, les effleurer,

Comme, enfant, j’essayais vainement d’atteindre, à la surface du lac,

Les nombreuses lentilles d’eau qui dérivaient en étoiles marines.

Mais la joue écrasée, aplatie, sur le verre froid,

Je dus tellement tendre le bras, la main et les doigts,

Qu’ils tremblaient à l’instant de caresser la petite lueur.

 

Voilà pourquoi les étoiles clignotent à l’horizon.

 

 

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