26/07/2011
Nouvelle promenade campagnarde
Retour aux trous blancs déjà évoqués le 2 mai.
Hier, promenade dans la campagne, au gré des pas et des humeurs, sous un temps moutonneux. Après la vision d’un château, hélas trop refait pour attirer notre attention, nous nous engageâmes dans un petit chemin au fond d’un vallon. Et nous entrâmes dans un autre monde, celui des trous blancs, monde merveilleux, d’un autre âge, empli d’inattendu, comme un voyage chez Alice (celle du pays des merveilles).
Marcher en catimini sur une douce couche d’humus pour pénétrer dans ce pays inconnu. De part et d’autre, un bois aux arbres emplis de lianes et de mousse, comme mis en conserve et ouvert à notre approche. Déboucher sur un chemin creux récemment débroussaillé dont les arbres pleuraient de longues tiges de cigares qui permettraient de fumer jusqu’à la fin de ses jours. Silence, lumière atténuée, aucun chant d’oiseaux, une impression d’entrer dans un monde ancien, presque préhistorique, résurgence d’un temps sans voiture, où seule la force animale permettait ce type de travaux.
Un vieil arbre, enrobé de paillettes qui lui font une barbe crissant, semblait servir de nid à des vautours imaginaires. Perdu au milieu du chemin dénudé, il apparaissait comme un fantôme volontaire, pour rappeler l’écoulement du temps.
Poursuite vers le fond du vallon, là où repose au creux des bois une eau suintant de rigoles creusées dans la pente. La lumière créait un reflet d’argent à sa surface, comme une couche de glace en plein été, dans laquelle les feuilles et la réverbération des squelettes des arbustes figeait l’ensemble en une immobilité mystérieuse et poignante. Une invraisemblable nostalgie s’empara de nous, comme un creux dans le ventre. Le regard embué, nous contemplâmes la résurgence des eaux sous le coton du ciel.
Pour finir, une petite halte au bord d’une route où poussait une chapelle du siècle dernier. Elle n’était pas très belle extérieurement, mais entretenue avec soin, enrobée d’un jardin naturel d’arbustes taillés et d’allées minuscules, mais proprettes. Regard par les deux vitres de la porte d’entrée qui nous fit découvrir un palais spirituel, aux peintures un peu éteintes, mais encore vives, et une sainte vierge enrobée de lumière nous présentant l’enfant Jésus.
Quelle belle promenade, qui nous a apporté un soleil intérieur en un jour maussade !
05:18 Publié dans 14. Promenades | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, dépaysement | Imprimer
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