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08/06/2015

Les communes nouvelles

La création de communes nouvelles favorise le regroupement des communes. Les communes nouvelles ont été créées par l'article 21 de la loi n° 2010-1653 du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales. La loi relative à l’amélioration du régime de la commune nouvelle, pour des communes fortes et vivantes, a été adoptée le 16 mars 2015, donc tout récemment.

Les raisons annoncées sont simples : simplification administrative, économie budgétaire, alignement sur le reste de l’Europe : Avec ses trente-six mille six cent quatre-vingt-une communes, la France recense à elle seule 40 % des mairies des vingt-huit pays de l'Union européenne. Un maillage administratif qui tient de la dentelle : 86 % de ces municipalités comptent moins de deux mille habitants, et ne regroupent que 24,5 % de la population française.                          (http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/01/27/le-regroupement-des-villages-prochaine-etape-de-la-reforme-territoriale_4562477_823448.html)

La première loi n’avait guère enthousiasmé les représentants des communes. Pense-t-on que cette deuxième loi va favoriser le regroupement ? L’Etat change de tactique. On nous impose ce regroupement par le portefeuille. Sans regroupement perte réelle des dotations des communes, avec regroupement, gain. Il est évident que cette transformation devient alléchante. Mais est-ce là le véritable problème de cette réticence au regroupement ?

Le poids de l’histoire pèse lourd. Chaque commune possède son nom depuis des centaines d’années pour la plupart. Que veut la loi ? L’adoption d’un nouveau nom symbolisant ce regroupement. Ainsi votre commune perdra son nom qui est un des éléments constructifs de l’identité de beaucoup de Français. Derrière le nom se cache la psychologie du Français si bien décrite par Gabriel Chevallier dans Clochemerle.

Le problème n’est pas d’organiser administrativement ces regroupements, mais de créer une réflexion réelle sur ceux-ci. Il existe dans de nombreuses régions de France de petites régions historiques et culturelles qui n’ont pas grand-chose à voir avec les départements. Pourquoi ne pas s’en inspirer et redévelopper d’abord une culture commune, puis des intérêts communs et enfin une organisation commune. Le plus souvent ces petites régions (rien à voir avec les régions actuelles toujours plus regroupées) ont des raisons géographiques, historiques, culturelles, économiques qu’il faut mettre en valeur plutôt que d’imposer des structures administratives sans contexte patrimonial. Nos élus sont trop préoccupés de leur avenir dans le prochain système. Ils négocient entre eux ces futurs partages. Ne serait-il pas plus judicieux au contraire d’organiser une réflexion sur la place publique, encouragée par un organisme dont le but serait de chercher ce qui rassemble les habitants d’une région au sens où nous l’entendons plutôt que de discourir sur ce qui nous individualise et crée donc obstacle au regroupement.

Premier point totalement contestable : la déculturation des Français. Ces réformes séparent les Français de leur identité qui est historique, géographique, économique, architecturale, artistique (et bien d'autres choses encore!). Pourquoi détruire ce qui fait la particularité d’un pays, d’une région, d’un village, sinon pour atteindre les bases même de la société. Sans attache, le Français sera plus malléable.

Mais le pire est l’absence de démocratie dans l’ensemble de ses réformes. Disons plutôt que la démocratie est confisquée par le gouvernement et les élus qui jugent que le peuple n’est pas capable de comprendre l’importance de ces regroupements et qu’il les refusera. Bref, la population ne sait pas ce qui se prépare, cela se passe entre élus locaux et préfets et tout n’est qu’affaire de sièges et de subventions.

Triste France où la démocratie et la république, ces mots si convoités par tous les politiques, sont la propriété de quelques-uns.