05/12/2017
L'homme sans ombre (38)
Il lui revient à la mémoire qu’au-delà de la compassion (karunâ) mise en avant par le bouddhisme, l’essentiel est bien l’amour (sanskrit maitrî), sentiment qui vise à procurer le bonheur à tous les êtres : « Que tous les êtres soient heureux ! Qu'ils soient en joie et en sûreté ! Toute chose qui est vivante, faible ou forte, longue, grande ou moyenne, courte ou petite, visible ou invisible, proche ou lointaine, née ou à naître, que tous ces êtres soient heureux ! Que nul ne déçoive un autre ni ne méprise aucun être si peu que ce soit ; que nul, par colère ou par haine, ne souhaite de mal à un autre. Ainsi qu'une mère au péril de sa vie surveille et protège son unique enfant, ainsi avec un esprit sans limites doit-on chérir toute chose vivante, aimer le monde en son entier, au-dessus, au-dessous et tout autour, sans limitation, avec une bonté bienveillante infinie. Étant debout ou marchant, assis ou couché, tant que l'on est éveillé, on doit cultiver cette pensée. Ceci est appelé la suprême manière de vivre[1]. » Il se souvient que l’homme est sur terre pour être heureux et que le rôle d’un véritable tulkou est bien sûr de faire vivre une communauté ou une école de méditation, mais surtout d’incarner la compassion et l’amour. Il prend conscience de cet oubli et de son acharnement à ne se pencher que sur la renaissance de la secte. Il a perdu la joie (muditâ). S’il n’y a pas de joie dans l’amour, il ne s’agit pas d’amour véritable. De même, s’il n’y a pas de liberté (upékshâ), il n’y a pas d’amour véritable. Quand on aime, on offre la liberté à celui ou à celle qu’on aime, une liberté tant extérieure dans le monde matériel qu’intérieure dans son être le plus profond[2].
[1] Suttanipâta, I, 8. Cité in Rahula, p. 125.
[2] Thich Nhat Hanh, l’amour veritable, in http://www.buddhaline.net/L-amour-veritable
07:34 Publié dans 43. Récits et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, littérature, surnaturel, envers | Imprimer
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