10/05/2011
Marc Chagall, le peintre de la vie
Il est né le 7 juillet 1887 à Liozna, près de Vitebsk, en Biélorussie, naturalisé français en 1937 et est mort le 28 mars 1985 à Saint-Paul de Vence.
« Pour faire de la belle peinture, il faut être bon ! », s’exclame Chagall. Bien que sa peinture ne soit pas toujours belle, elle respire cependant un indicible amour du monde et des êtres dans ce qu’ils ont de plus fragiles en eux, c’est-à-dire leur personnalité. Peintre du rêve, à l’inverse des surréalistes qui se sont enfermés dans leur vision, Chagall s’est tourné vers le monde dans un rêve d’amour perpétuel, inséparable de la nature humaine, avec tout ce que l’amour comporte : maternité, naissance, mariage, mort et bien d’autres choses encore. Par sa construction, chaque tableau représente le monde s’enroulant sur lui-même et ses sentiments, un monde fragile, soumis aux événements et à l’inéluctabilité du temps. Le tableau se pare de signes qui évoluent dans l’atmosphère comme les pensées au dessus de la rectitude du monde réel. Il est dommage que Chagall aime tant les couleurs vives qui vont parfois jusqu’à être criardes et peu harmonieuses. Pourtant certains tableaux montrent qu’il peut faire de la véritable peinture, s’attachant autant aux couleurs et à la composition d’ensemble qu’au dessin et aux motifs du sujet.
1910-1912 :
Une influence très nette de Delaunay, Rousseau et du cubisme naissant, mais déjà la dispersion des motifs et les couleurs crues. Un sens très marqué pour la paternité et la naissance : « Le marchand de bestiaux », dont la femme enceinte, comme un jeu de miroir dans l’avenir, fait présager par le ventre de l'âne une future maternité.
1914-1020 :
Les tableaux sont dans l’ensemble plus composés, les motifs moins nombreux, les couleurs plus adoucies.
« La maternité » (1914) : un des plus beaux tableaux dans un ton dominant bleu où éclatent le rose pastel et le jaune.
« Les amoureux de Vence » : Le regard vague de l’amour enfermé dans l’extase intérieure sous le soleil de la vie.
« Le mariage » (1917) : thème de l’amour et de la maternité où la femme pense déjà à l’enfant, sur un fond gris-noir comme la nuit, la fenêtre de la maison est éclairée d’un jaune chaud présageant la chaleur du foyer conjugal.
« La chute de l’ange » : un des plus beaux tableaux dans sa composition et ses couleurs. C’est la chute des croyances, le basculement du monde des idées au dessus de l’horizontalité de la matière et du monde matériel. L’ange est magnifique dans sa chute, rouge comme le feu (rappel des icones russes : rouge, jaune, or, violet, bleu de Prusse). Un homme à gauche tente de sauver les écritures, quelques symboles vacillent : le Christ, la musique, les animaux, le temps.
« L’arbre de vie » : un arbre d’une chaleur intense dans la nuit du tableau.
07:40 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (3) | Imprimer
Commentaires
Un de mes peintres préférés ! Tant son imaginaire -d'une poésie picturale éloquente-, évoque la vie... Mystique éclairé !
Une de mes toiles préférées : 'le Violoniste Bleu'
Edith
Pour les "fans" :
Chagall et la Bible
Jusqu’au 5 juin 2011
Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple - 75003 Paris
Tél. : 01 53 01 86 60
Ouvert du dimanche au vendredi de 10h à 18h, nocturne le mercredi jusqu’à 21h
Entrée : 7 / 4,5 €
Écrit par : x | 10/05/2011
Et pour les semeleurs voyageurs qui iront flâner du côté de la Marne, les très beaux vitraux de Chagall à la cathédrale de Reims...un bleu vitrail absolument unique ...
Écrit par : Nath | 10/05/2011
Répit
Mon heure, mon jour, mon année
Qu'elle m'est douce la chaude larme
on coeur attend et se tait
Je vois le soleil qui ruisselle
Ses rayons couvrent mon visage
Il me présage un répit
Que mon destin et moi
Nous allons de compagnie
Que j'entende enfin ta voix
Max Chagall Poèmes Gérard Cramer éditeur
toujours un plaisir de revoir ces peintures
Écrit par : adeline | 13/05/2011
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