20/10/2022
Mort au bullfinch
Ainsi est mort le petit cheval
Un soir d’automne brumeux
Devant les spectateurs médusés
Qui se tenaient sur la tribune
Ce matin-là, il n’avait pas pris d’avoine
Il avait regardé sa soigneuse
Elle l’avait caressé un instant
Puis s’était occupée d’autres chevaux
Elle sentait bien que cela n’allait pas
Mais que faire lorsqu’on ne parle pas
Il dressait ses oreilles vers l’avant
Et baissait la tête tristement
Elle avait préparé ses harnachements
L’avait caressé, une larme aux yeux
Il était inscrit dans la dernière course
Un steeple-chase de 5500 mètres
Son jockey, sûr de lui, bravache
Fut propulsé sur son dos
Il fit un clin d’œil à la soigneuse :
« Tout va bien aller », lui dit-il
Sur la ligne de départ, il renâcla un peu
À quoi bon se plaindre, il en a vu d’autres
Alors, il partit au top, ragaillardi
Par ses voisins, l’œil égrillard
La terre volait sur sa tête
Le bruit des fers sur le turf
Les cris des jockeys excités
Le bullfinch énorme devant lui
Un trou noir dans la nuit
Il s’écrasa sur la verdure
Mort avant d’avoir sauté
Après avoir propulsé le jockey
Oui, le petit cheval est mort
Et la soigneuse pleure de chagrin
02:30 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dernière heure, fin dernière | Imprimer
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