L'escroc (24/04/2020)
Qu’es-tu, toi l’escroc aux doigts gantés ?
Qui t’a donné le pouvoir d’être maître ?
L’or et la pluie ne te suffisent plus.
Il te faut également les cris du coq,
Le hurlement des chats et des perroquets
Pour repartir satisfait de ton entrée
Et fermer la porte à ton imagination.
Dans le noir tu fouilles la cave et le grenier
Sans trouver ce que tu cherches
Et pourtant tu sais qu’il est là
L’objet de tes rêves et de ton désespoir.
Avance encore dans l’ombre froide,
Cours au chevet du malade alité,
Ouvre l’œil, plie la jambe et agenouille-toi.
Rien ne fera de toi le pickpocket zélé
Qui s’engouffre dans la maison
Sans connaître même son adresse
Et ressort le sac vide et l’épaule creuse.
Tu as perdu la mémoire et ploie sous le joug.
Avance encore un peu tes pieds
Et cours dans le jardin obscur.
Te voilà devenu l’escroc le plus ailé
Sans connaître même la parade
Aux bousculements des flots.
Englouti, tu regardes froidement
Le raz-de-marée en furie.
Qu’es-tu, toi l’escroc aux doigts gantés…
© Loup Francart
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