Corps (01/06/2019)

Verts sont les plis de ton corps
Rouges sont les trous qui le percent
Jaunes sont les liquides qu’il exhale
Bruns sont les solides qui en sortent
Bleus sont les coups qui lui sont portés
Noirs sont les deuils qui l’affligent
Orange sont les espoirs qui l’animent
Blancs sont les désirs qui le transpercent
Mais…
Les aveugles, ont-ils un corps ?

Douce est la caresse qui te surprend
Pointue est la rancœur qui t’étreint
Pesant est le doigt qui t’entraîne vers la mort
Inconnue est la main qui t’enchante
Exaltante est la lèvre qui t’honore
Encourageante est l’ouverture qui se dévoile
Odorant est le cœur qui se cherche
Troublante est l’absence d’exaltations
Mais…
Ce corps est-il en bois ?

Alors elle s’étendit sur l’herbe
Et laissa ce corps ronger ses vétilles…
Levant les yeux, elle décida
De survivre à la bêtise
Et d’entrer en pâmoison

Depuis, elle est là, la statue
De la femme sans tête
Et d’inimaginables désirs…

©  Loup Francart

05:47 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature |  Imprimer