L'enchanteresse (26/02/2019)

Sait-elle ce qu’est la mort, cette vision frêle
Qui court le long des murs et repose sur trois pieds.
Elle tient lieu de beauté, sans être naturelle
Et se pare d’artifice sans autre marchepied.

Elle débarqua un jour et fit un beau bazar,
Perdue aux méandres du fleuve de la mort.
Elle erra longuement en vertu des hasards
Et secoua ses atours en laissant tous ses torts.

Rien ne vient des malheurs, tout reste à craindre.
Y a-t-il plus jaloux que l’homme et la femme,
Ensemble et séparés, cherchant à se joindre,
Hors toute intimité aux pieds de l’infâme.

Ainsi devenus un, ils se regardent enfin,
Revêtus des délices, parés de mille feux,
Avant de s’étonner, sans jamais avoir faim,
De la fin d’une vie à l’heure du couvre-feu.

C’est alors que défilent les vertus du passé, 
Les odieux souvenirs, les glorieux matins,
Les prières du soir, les ombres effacées,
Pour enchanter les jours et mourir en catin.

©  Loup Francart

07:45 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature |  Imprimer