Coup de froid (02/10/2018)
Il sortit, les pas sur la tête
Une bouche de chaleur dans l’oreille
Sans bruit ni trompette
Il émergea d’un tunnel sans fin
La rosée sur le nez
Appesanti par un silence fiévreux
Il se sentit extrait d’un coffre
Avec retour vaniteux à la lumière
Pfuit… Expulsé comme un pet
Et remisé sur la place publique
L’œil encore chavirant
« D’où sort-il celui-là ? »
S’exclama un gamin passant par là
Il est vrai qu’il ne sait
Cela tape dans sa tête
Comme un tambour entre deux immeubles
Suivi d’une claque, puis d’une caresse
Il ouvre avec patience les yeux
Déclenchant des ronds bronzés
Et des notes cristallines
Il cherche le cœur entre ses souliers
Et le remet à sa place
Le temps est arrêté dans sa fuite
Il surnage sur l’horizon
Flottant dans l’air vaporeux
Il contemple le visage de l’aimée
Derrière sa toile d’embaumement
L’œil ouvert, souriant et pâle
Comme une biche en forêt
Ou un pousse-pied en mer
Il n’a plus à, sans cesse, se grandir
Le sommeil se glisse en lui subrepticement
Et envahit son personnage
Il part, en toute tranquillité d’esprit
Dans les collines du rêve éveillé
© Loup Francart
07:06 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer