Soi (17/08/2017)

L’infini n’a pas de fin ;
Mais… A-t-il un commencement ?
Et s’il n’a ni début ni fin,
Existe-t-il réellement ?
S’il s’effiloche lui-même,
Comment se situer dans cette absence ?
L’infini n’est pas le vide,
Il est toujours appréhendable.
Mais un seul grain de fini
Suffit-il à faire de l’infini ?
L’homme, curieux par nature,
Cherche à atteindre la dernière page.
Mais si le livre est infini,
Il perd également la première page
Et lit le livre de la vie
Sans pouvoir en sortir.
Alors il erre entre les pages,
Dans cette épaisseur inexistante
Qui s’épanouit dans la finitude.
Perdu dans cette bibliothèque
Sans pouvoir se situer,
Il invente sa vie sans même exister.
Après tout, l’important est-il
De se connaître soi-même
Ou de connaître son environnement ?
Si l’espace et le temps sont infinis
Suis-je inclus dans ceux-ci ou les crée-je ?
Si je suis infini, alors seulement,
Je n’ai besoin ni de jour, ni de lieu
Pour être pleinement réalisé.
Je flotte entre les grains de matière
Et découvre mon ubiquité :
Je suis ici et maintenant,
Mais sans histoire ni personnalité.
Seul le soi demeure et est.

©  Loup Francart

07:02 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature |  Imprimer