Anesthésie (06/01/2017)

Parfois me prend une tentation folle
Un trou noir et l’évanouissement de l’être
Plus rien qu’un vide immense
Comme un ballon qui se crève
Mon corps et mes pensées se rétractent
Il n’y a pas d’oppression
Tout juste un pincement
L’avertissement d’un autre monde
Encore inaccessible, tentant
Comme un fil d’araignée
Suspendu à la branche de l’avenir
Concentration des cellules projetées
Et passage dans le trou de l’aiguille
Où cela mène-t-il ?
Cet instant dérisoire et doucereux
Est une cicatrice que l'on aime gratter
Une seconde de bonheur suspendue
A des minutes d’angoisse
Et la paix au bout du tunnel
Derrière je pressens la lumière
La respiration translucide
L’évasion attendue de la pesanteur
L’entrée dans le liquide amniotique
Qui anesthésie le toucher de la vie
Approche, approche, me dit-on
Mais ne franchis pas la ligne
Car tu ne reviendras plus !

 

©  Loup Francart

06:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature |  Imprimer