Le temps (21/05/2016)
Elle prit le temps d’avoir le temps
Ce ne fut pas sans peine ni courage
Elle avait tant de choses à faire, à dire
Et toujours elle n’avait pas le temps
Jamais elle n’aurait pu abandonner
Elle n’avait que deux mains et pieds
Ils étaient constamment en mouvement
Remuant jour et nuit, bien huilés
Etait-elle hagarde ou épuisée ?
Elle avait les paupières closes
Sans pleurs ni regard mêlés
Elle reposait à terre, en tas
Aurait-elle perdue la tête, cette enfant ?
Pourra-t-elle à nouveau s’adonner
A la souffrance du repos et de l’errance
Et se laisser glisser dans l’inconscience ?
Elle erre dans le désert de son esprit
N’y rencontre aucun être connu
Quelques cailloux et plantes sauvages
Pas une âme qui vive ou meurt
Dans ce refuge improvisé et stérile
Elle n’a rien à opposer au spleen
Qui l’a pris de vive force, sans un mot
Et projeté dans le vide sans parole
Ainsi elle perdit son temps
Pour prendre le temps
D’avoir le temps
Tant qu’il était encore temps
© Loup Francart
07:06 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer