Fenêtre (25/01/2016)
Elle est ouverte
Sans filet sur le monde
Un grand vide, noir de nuit…
C’est de là que montent les bruits :
Feuillages fouettés par la bise
Craquelures d’arbres fatigués de droiture
Envol claquant d’un pigeon insomniaque
Tiens ! Là, une souris, derrière la plinthe...
Oui, la maison aussi peut se plaindre…
Je me penche sur ce trou noir et froid...
Au loin un ver luisant qui divague
C’est une voiture qui monte la colline
L’onde sonore s’épanche et vibre
Elle s’amplifie et frisonne d’aisance
Puis s’épuise derrière la côte, après le virage…
Restent les bruits non identifiables...
Ce grincement des dents d’une lourde porte
Le frottement des écorces dans la haie
Le clapotis tendu d’une carpe dans la mare
L’orchestre de la vie n’a plus le rythme du jour
Et les notes libérées se déchaînent en étincelles
Puis reposent à nouveau dans le caveau obscur…
Je passe une jambe derrière l’appui
Et je m’élance d’un pet sonore dans le silence…
Moi aussi, je ne sais plus ce que je fais !
© Loup Francart
07:14 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer