L'enfer (28/05/2015)

Avez-vous déjà marché dans la géhenne
Les pieds lourds et la tête pleine de néant ?
Une course épuisante après soi-même
Sans trouver autre chose que l’inanité

Et celle-ci est un véritable bazar
Tout s’y trouve de ce que vous abhorrez
Empli de vous-même vous étouffez
Le sac plein de votre être jusqu’à la gueule

Vous ne pouvez rejeter ce moi avide
Qui toujours vous a entraîné
Dans des turpitudes sans fin
Vers votre deuxième face de Janus

Quelle souffrance que de marcher
Avec sa forêt tassée sur le dos courbé
Les jambes flageolantes et les pieds désunis
Sans aucun secours de la tête dévissée

Pas espoir, pas d’aide, pas d’avenir
Le quotidien et l’habitude à vie
Vous tournez en rond et ressassez
Vos insuffisances et vos erreurs

Et vous ne pouvez même plus
Penser à cette délivrance physique
Que la douceur de la mort
Vous fait envisager et même rêver

Non, l’enfer ce n’est pas les autres
C’est vous-même, c’est ce Moi
Qui ne peut devenir Soi
C’est le rat qui court en Toi

©  Loup Francart

07:10 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature |  Imprimer