Le regard du poète (31/07/2013)
Dans la certitude des jours, passe le regard
Assuré, empli de lui-même, qui contemple
Le vaste monde en conquérant démesuré
Incapable de voir au-delà de sa sphère trouble
Pourtant un battement d’ailes, un baiser
Une épine dans la peau, un chat renifleur
Une lune empesée, le cri d’une mouette
Créent le retournement recherché, attendu
Il a chaussé les lunettes de poète
Le regard se parebrise sous le vent
Qui s’engouffre le long de la colonne vertébrale
Et descend jusqu’au ventre chaud
Là où le lait devient étoile ou chemin
Et se perd dans la solitude de l’espace
Le poète au regard clair ne voit plus
Il s’ouvre et sort ses ailes de papillon
Il s’envole dans un ciel pur et transparent
Pour rebondir sur le souffle délétère
Qu’il est seul à domestiquer
Il tangente à la circonférence de l’impossible
Aux aguets, à l’écoute, à la fragrance, à la caresse,
Du peuple invisible des mots qui s’enchaînent
Sans se connaître, en grappes volages
Et c’est ce vide sidéral qui libère les toxines
Et fait monter au cerveau ces explosions
Qui créent le mythe du poète inspiré
Un voyage dans un ciel immaculé
Grand corps nu à l’enveloppe diaphane
Qui ne résiste pas à la douche enfiévrée
Des zigzags chaotiques de la sensation
Monte sur le vaisseau incontrôlable
Et crie de toutes tes forces
Train 10819 pour l’évasion, départ 03h23
Les voyageurs montent sans bagage
Nus devant l’éclair de lucidité,
Qui transperce leur regard
Et leur donne l’amour de l’univers
07:31 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer