Le modèle (11/07/2013)

Un modèle est paré de toutes les vertus
On ne peut que l’imiter sans le cloner
Car s’échappe toujours de la copie
Un relent d’infidélité et d’insuffisance

Une seule exception, le modèle breveté
Qui devient prototype, puis contretype
Enfin reproductions multiples et diverses…
Ainsi s’effiloche l’idée originale
Se ternit l’image gardée en soi
Par sa multiplication dans un vis-à-vis
Mortel pour l’original et ses copies
Jusqu’au jour où n’existe plus
Qu’une banalisation qui devient objet
Sans parent, ni descendance
Finissant sur le tas des rebus

Le modèle brille de tous ces feux
L’œil vif, le corps allègre, le verbe haut
Il impressionne, regardé avec respect
On le choie, on l’admire, on le pare de vertus
C’est la création pure, la forme à imiter
L’être idéal que l’on contemple
Il soulève le cœur, propulse sa verdeur
Et vous entraîne dans une sarabande
Jusqu’au moment de l’oubli

Puis, un jour, rangé dans la mémoire
Ne reste qu’une poussière de pensée
Le modèle original, revu et corrigé
Neuf de tout souci et de tout duplicata…
Mais que de plis faut-il soulever
Pour l’apercevoir, indolent
Dans sa pochette de souvenirs

Laissons-le errer dans l’espace
Comme le fantôme rapace
Et dans le temps
Tel un coup de vent

07:08 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature |  Imprimer